Obama demande "un changement de cap" dans la mondialisation

Le président américain Obama parle à la fondation Stavros Niarchos à Athènes, le 16 novembre 2016.

Le président américain Barack Obama a souligné mercredi à Athènes que les inégalités étaient "l'un des plus grands défis" des démocraties modernes, appelant de ses voeux un "changement de cap" dans la mondialisation.

Les inégalités "à la fois entre pays et au sein même des pays", nourrissent "un profond sentiment d'injustice", a souligné M. Obama lors d'un discours au dernier jour de sa visite en Grèce. Elle sont "l'un des plus grands défis de nos économies et de nos démocraties", a-t-il ajouté.

M. Obama prononçait à Athènes, berceau de la démocratie, un discours-testament de sa présidence sur ce thème, alors qu'il effectue son dernier voyage en Europe.

Le président américain a remarqué que celle-ci souvent est "imparfaite", qu'elle peut "être lente, frustrante, désordonnée".

Il a souligné que, si le monde "ne s'est jamais collectivement mieux porté", "d'énormes perturbations" sont visibles également, notamment lorsque l'on "voit les élites mondiales ... paraître vivre selon des règles différentes", "ne pas payer d'impôts, accumuler les richesses lorsque (d'autres) ont du mal à joindre les deux bouts".

Il a remarqué que, "tout le monde ayant désormais un téléphone portable, il peut voir ces inégalités", depuis son village d'Afrique en regardant comment on vit à Londres, par exemple.

"Il y a à la fois plus d'inégalités et une plus grande conscience des inégalités", "voilà pourquoi il est compréhensible de vouloir se retirer de la mondialisation", comme lors du vote sur le Brexit, a-t-il noté.

"Face à cette nouvelle réalité de chocs des cultures, il est naturel que certains cherchent à se réfugier dans le nationalisme...", a concédé M. Obama.

Alors qu'il sera remplacé en janvier par le controversé Donald Trump, M. Obama a noté "qu'aujourd'hui plus que jamais le monde a besoin d'une Europe démocratique".

Message qu'il devrait répéter jeudi et vendredi à Berlin, où il rencontrera sa grande alliée la chancelière allemande Angela Merkel, et les dirigeants français, britannique et italien François Hollande, Theresa May et Matteo Renzi.

Il a espéré enfin que "l'arc du monde plierait dans le sens de la justice", sous l'action de ceux "qui ont le titre le plus important, pas président ou Premier ministre, mais citoyens".

Avec AFP