Obama exprime ses "profonds regrets" après la mort suspecte d'une jeune Japonaise

Le président américain Barack Obama et le Premier ministre japonais Shinzo Abe parler s'adresse à la presse à Ise-Shima, Japon, mercredi 25 mai 2016.

Le président américain Barack Obama a exprimé ses "profonds regrets" après la mort suspecte d'une jeune Japonaise dans laquelle serait impliqué un ex-marine américain, alors que le Premier ministre Shinzo Abe lui faisait part des vives protestations du Japon, à la veille d'un sommet du G7.

"Nous avons discuté de cette tragédie", a déclaré le président américain lors d'un point de presse à l'issue d'un entretien bilatéral avec l'hôte du sommet qui se tient à Ise-Shima, petite localité côtière du centre du Japon.

La semaine dernière, un ancien marine américain a été arrêté par la police d'Okinawa, île méridionale qui abrite une grande partie des militaires américains au Japon.

Kenneth Franklin Shinzato, qui travaille sur la base américaine de Kadena, est soupçonné d'avoir déposé au bord d'une route le corps sans vie d'une Japonaise de 20 ans, Rina Shimabukuro, disparue depuis fin avril et qui aurait été violée et tuée.

"J'ai présenté mes condoléances les plus sincères et mes regrets les plus profonds", a déclaré le président américain, assurant Tokyo de la coopération totale de Washington dans le cadre légal japonais.

"Je veux souligner que les Etats-Unis sont consternés par tout crime violent qui aurait pu être commis par du personnel américain", a dit M. Obama.

"Nous considérons que c'est inexcusable et sommes engagés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher tout crime de ce genre", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre japonais a expliqué avoir transmis à M. Obama une "protestation ferme" au sujet de cette affaire qui a profondément choqué dans l'archipel.

"Je ressens une rancoeur profonde face à ce crime égoïste et totalement méprisable. Cette affaire a choqué non seulement Okinawa mais le Japon tout entier", a lancé M. Abe.

Ce nouveau fait divers, après plusieurs autres de même nature dans la région, accentue l'ire de la population nippone qui supporte de moins en moins la présence à Okinawa de plus de la moitié des 47.000 soldats des Etats-Unis stationnés au Japon.

En 1995, l'enlèvement et le viol d'une écolière de 12 ans par trois militaires avaient suscité la colère des habitants d'Okinawa. Les Etats-Unis avaient alors promis de renforcer la discipline de leurs troupes et décidé de déplacer la base de Futenma, mais le dossier piétine depuis 20 ans, les autorités d'Okinawa réclamant sa disparition pure et simple de leur région.

Les dirigeants des pays du G7 sont réunis jeudi et vendredi au Japon pour un sommet dédié en particulier aux défis de la croissance mondiale, du terrorisme et des migrations.

Avec AFP