Le président Obama a promulgué, mardi, la loi portant relèvement du plafond de la dette américaine. Le chef de l’exécutif américain a signé le document quelques heures seulement avant que les Etats-Unis ne se retrouvent en cessation de paiement.
Le processus de réduction du déficit budgétaire a commencé, a-t-il déclaré à la presse peu après l’adoption de la mesure par le Sénat. « Ce compromis garantit plus de 2 000 milliards de réduction du déficit. C’est une importante étape initiale pour assurer qu’en tant que nation, nous vivions dans la limite de nos moyens », a-t-il expliqué.
La mesure autorise le Trésor américain à emprunter immédiatement 400 milliards de dollars, et d’autres montants plus tard. Elle vise aussi à réduire d’au moins 2100 milliards de dollars sur dix ans le déficit du budget national chiffré à 14300 milliards de dollars.
L’accord nécessite, par ailleurs, que les deux principaux partis politiques travaillent ensemble sur un projet de réduction plus importante encore du déficit, a indiqué le président Obama.
Pour ce faire, a dit le président Obama, le plan devra inclure des coupes dans les programmes sociaux – chose que rejettent de nombreux démocrates – et une hausse des impôts – option à laquelle s’opposent les républicains.
« Oui, cela veut dire qu’il faudra quelques ajustements pour protéger des programmes d’assurance-maladie comme Medicare afin qu’ils soient disponibles pour les générations futures. Cela signifie qu’il faut restructurer notre code fiscal pour que les Américains les plus riches et les plus grandes compagnies paient leur juste part », a expliqué le chef de l’exécutif américain.
En outre, les législateurs devront envisager un amendement constitutionnel exigeant que le gouvernement équilibre son budget. Cela permettrait d’éviter une autre crise, estime le sénateur républicain John BarrAsso. « La question est : allons-nous vivre selon la même règle qu’applique chaque famille, chaque PME dans les 49 Etats, et qui est qu’elles ne peuvent pas dépenser plus d’argent qu’elles n’en ont ? » S’est enquis le sénateur Barrasso.
Le président Obama s’en est pris aux législateurs d’avoir, selon lui, fait trainer les discussions jusqu’à quelques heures du délai fatidique. La priorité doit être maintenant de créer les emplois et relancer l’économie américaine, a-t-il déclaré ; un avis que partage la cheffe de la minorité démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi. « Hier nous avons franchi un pont. Assez de discours sur la dette. Nous devons maintenant parler d’emplois », a déclaré Mme Pelosi.
Le président Obama a appelé le Congrès à adopter plusieurs projets de loi qui, d’après lui, renforceront l’économie nationale. Il s’agit notamment des accords de libre échange avec la Colombie, Panama et la Corée du Sud.
"C'est un problème qui s'est construit au fil des années, avec un endettement incessant; la récente crisé économique a accéléré les choses", explique le professeur Moussa Blimpo de Stanfort University, en Californie.