"Objection morale" des évêques polonais aux vaccins AstraZeneca et Johnson&Johnson

Un agent de santé, ici au Soudan, reçoit une dose d'AstraZeneca, le 9 mars 2021.

Les évêques catholiques polonais ont fait part mercredi de leur "sérieuse objection morale" à l'utilisation des vaccins contre le Covid-19 d'AstraZeneca et de Johnson&Johnson dont la production repose, selon eux, "sur des cellules provenant de foetus avortés".

Ils ont cependant absout de "faute morale" les fidèles qui n'ont pas le choix de leur vaccin.

En revanche, dans un document officiel, les évêques ont pleinement approuvé le recours aux vaccins à ARN messager, citant nommément ceux de Pfizer et de Moderna.

"On sait déjà que les vaccins AstraZeneca et Johnson&Johnson reposent malheureusement sur une technologie fondée sur des cellules issues de fœtus avortés", ont affirmé les membres d'un groupe d'experts des questions bioéthiques près l'épiscopat, dans un document présenté aux médias.

Selon eux, "ce fait soulève une sérieuse objection morale" et conduit à la constatation que "les catholiques ne devraient pas accepter la vaccination avec ces vaccins, car il en existe d'autres (...) qui ne soulèvent pas d'objections morales engageant la conscience".

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Les évêques ont estimé dans leur document que les fidèles n'ayant pas le choix du vaccin devaient néanmoins "manifester leur ferme opposition à l'utilisation de matériel biologique d'origine immorale dans la production de ce vaccin".

En Pologne, un pays considéré comme profondément catholique, tous les vaccins acceptés par l'Agence européenne des médicaments sont distribués mais sans offrir le choix du produit à administrer.

En décembre, le Vatican avait incité les catholiques à se faire vacciner contre le Covid-19, expliquant que tous les vaccins mis au point sont "moralement acceptables", y compris ceux fabriqués à partir de cellules de foetus avortés au siècle dernier.

"Il est moralement acceptable de recevoir des vaccins Covid-19 qui ont utilisé des lignées cellulaires de fœtus avortés dans leur processus de recherche et de production", expliquait alors la note approuvée par le pape.

Les cellules souches de foetus avortés dans les années 60, 70 et 80 -reproduites en laboratoire depuis des décennies sous forme de "lignées cellulaires"- ont été utilisées par de nombreux de chercheurs pour concevoir des vaccins contre cette maladie.

Dans plusieurs pays, en particulier en Amérique latine, mais aussi en Australie ou au Royaume-Uni, les évêques ont eu des débats sur le dilemme des vaccins "moralement éthiques".