L'ONU craint de "nouvelles violences" intercommunautaires dans l'est de la RDC

La vie à Butembo, dans le Nord-Kivu, RDC, 25 août 2016.

Les Nations Unies ont affirmé mercredi craindre de nouvelles violences inter-communautaires dans une région de l'est de la République démocratique du Congo, trois jours après une attaque ayant causé la mort d'une trentaine de personnes.

"La situation ne s'est toujours pas améliorée et de nouvelles violences inter communautaire sont à craindre dans les territoires de Rutshuru, de Walikale et de Lubero", dans le Nord-Kivu, écrit le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) en RDC dans un communiqué.

Dimanche, au moins 30 personnes ont été tuées dans un massacre à caractère ethnique lors d'une attaque d'un camp des déplacés hutu du village de Luhanga par une milice nande dans le sud du territoire de Lubero, selon l'ONU.

"Les victimes de cette récente attaque figurent parmi les 1.262 personnes déplacées, majoritairement de la communauté Hutu, qui occupent le site spontané de Luhanga depuis le 21 novembre", précise l'Ocha.

Ces violences ont fait 75 personnes tuées en 2016 et provoqué le déplacement depuis septembre 2015 de plus de 100.000 personnes de plusieurs villages de Lubero dont près de 6.000 qui ont afflué à Luhanga et ses environs, indique l'Ocha.

"Les personnes déplacées internes doivent être protégées contre toute attaque directe et indiscriminée ou tout acte de violence à leur égard ou dans leur camps ou lieu d'hébergement", ajoute le communiqué.

Les violences entre Nande et Kobo d'un côté et Hutu de l'autre ensanglantent le sud du territoire de Lubero et les confins nord du territoire de Walikale depuis environ un an.

Nande et Kobo, d'un côté, se considèrent comme des autochtones et ils perçoivent les Hutu comme des étrangers et souvent des collaborateurs des rebelles rwandais de Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), lesquels sont accusés de s'être rendus coupables de nombreuses atrocités ou violations graves des droits de l'Homme sur les civils.

De plus, Nande et Kobo expriment une crainte face à ce qu'ils perçoivent comme une invasion hutu alors que des milliers de membres de cette communautés migrent du sud vers le nord de la province - une des plus densément peuplée du Congo - à la recherche de terres.

L'origine de cette migration est liée à la pression foncière qui contraint nombre de petits agriculteurs à abandonner leurs champs à de grands propriétaires terriens et à la fermeture récente de nombreux camps de déplacés décidée par les autorités du Nord-Kivu.

Avec AFP