L'ONU exhorte la Turquie à ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de Syriens

Photo d’archives : Un camp de réfugiés syriens près du poste frontalier de Bab al-Salam avec la Turquie, le 6 février 2016.

Le conflit en Syrie, déclenché par la répression sanglante de manifestations pacifiques à partir de mars 2011, a contraint plus de la moitié des habitants du pays à fuir leurs foyers.

Mardi, l'ONU a exhorté la Turquie à ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de Syriens qui ont fui la vaste offensive menée depuis une semaine par l'armée de Bachar al-Assad, avec le soutien de frappes aériennes russes, contre les rebelles autour d'Alep (nord).

Le 12 janvier, l'ONU avait fait état de 13,5 millions de personnes affectées ou déplacées par la guerre (sur une population de 23 millions d'habitants au début du conflit).

A l'intérieur du pays, l'aide humanitaire continue d'être entravée par les belligérants, en particulier dans les zones difficiles d'accès ou assiégées par les forces du régime ou de l'opposition armée.

Selon l'ONU, 486.700 personnes vivent dans des régions assiégées par l'armée ou par les rebelles. Des dizaines de personnes y sont mortes de malnutrition et du manque d'assistance médicale.

Ce mardi, deux ONG ont même affirmé que plus d'un million de Syriens dans 46 localités vivaient assiégés, principalement par le régime et ses alliés.

A l'extérieur du pays, le nombre de réfugiés syriens atteint 4,7 millions. "C'est la plus grande population de réfugiés pour un seul conflit en une génération", déclarait Antonio Guterres, patron du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés en juillet 2015, avant même que ce chiffre ne soit atteint.

Le gros des réfugiés se trouve dans les pays voisins de la Syrie, notamment la Turquie (entre 2 et 2,5 millions) suivie du Liban (1,2 million, soit plus du quart de sa population).

Ils sont 630.000 en Jordanie selon le HCR, plus d'un million selon le gouvernement jordanien. Il y a par ailleurs 225.000 réfugiés syriens en Irak et 137.000 en Egypte.

Dans ces pays, la majorité des réfugiés font face à la pauvreté, à des problèmes de santé et des tensions avec les communautés locales. Ils vivent souvent dans des structures provisoires et des conditions extrêmement difficiles.

Les réfugiés sont aussi de plus en plus nombreux à venir en Europe, grâce à des réseaux de passeurs.

Selon l'agence de coordination policière Europol, environ un million de migrants, principalement des Syriens, Irakiens et Erythréens fuyant leurs pays, sont arrivés en Europe en 2015.

Depuis mars 2011, la guerre a fait plus de 260.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Avec AFP