Le secrétaire général de l'ONU en Somalie pour discuter de la famine

Personnes déplacées, fuyant la sécheresse dans le sud de la Somalie, dans un camp de Mogadiscio, la capitale, le 18 février 2017.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est arrivé mardi matin à Mogadiscio, où il doit s'entretenir avec le nouveau président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, notamment de la famine qui menace la Somalie, a constaté un journaliste de l'AFP.

"La combinaison du conflit, de la sécheresse, du changement climatique, des maladies et du choléra est un cauchemar", a déclaré M. Guterres à la presse lors du vol qui l'a emmené à Mogadiscio, et qui a atterri vers 08H40 (05H40 GMT).

"Nous essayons de mettre en place un mécanisme de réponse (...) afin d'éviter le pire", a-t-il ajouté, rappelant qu'une nouvelle sécheresse ravage le pays. Elle menace environ trois millions de personnes, selon les agences humanitaires, et les nouvelles autorités somaliennes ont décrété fin février l'état de "catastrophe nationale".

La rencontre entre M. Guterres et M. Mohamed, élu le 8 février et plus connu sous son surnom de Farmajo, doit avoir lieu dans l'enceinte ultrasécurisée de l'aéroport de Mogadiscio, défendu par la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et qui abrite des bureaux des Nations unies, des organisations humanitaires et des ambassades.

Il s'agit seulement de la troisième visite en Somalie d'un secrétaire général des Nations unies depuis 1993. Le prédécesseur de M. Guterres, Ban Ki-moon, avait rompu une très longue absence en venant pour la première fois à Mogadiscio en 2011. Il y était revenu en 2014.

La première visite de M. Ban était intervenue quelques mois après que la famine, causée par une grave sécheresse dans la Corne de l'Afrique, eut été déclarée en Somalie. Cette famine, la plus grave en Afrique en 20 ans, avait fait 260.000 morts.

C'est encore la situation alimentaire de ce pays rongé par deux décennies de guerre civile et des crises humanitaires chroniques qui devait être au centre des discussions entre MM. Guterres et Farmajo.

"Il s'agit avant tout d'une visite de solidarité à la Somalie", a précisé M. Guterres.

L'ONU a par ailleurs officiellement déclaré la famine au Soudan du Sud, où elle touche 100.000 personnes. La Somalie est, au même titre que le Yémen et le Nigeria, au bord de la famine. Plus de 20 millions de personnes risquent de mourir de faim dans ces quatre pays.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu'en Somalie plus de 6,2 millions de personnes - soit la moitié de la population - ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, dont près de trois millions qui souffrent de la faim.

Avec AFP