S'exprimant devant le Conseil de sécurité, le représentant spécial de l'ONU en Centrafrique Parfait Onanga-Anyanga s'est déclaré "très inquiet de la situation humanitaire déjà critique du pays" et a estimé qu'elle "pourrait empirer si les autorités centrafricaines ne facilitaient pas le retour dans leurs foyers des réfugiés et des personnes déplacées".
Plus de la moitié des Centrafricains, soit 2,2 millions de personnes, ont besoin d'aide ou sont dans une situation d'insécurité alimentaire, a-t-il rappelé.
"Il est essentiel, a-t-il souligné, que tous les partenaires internationaux tiennent leurs promesses envers la RCA (...) afin de consolider les dividendes de la paix et maintenir une Minusca (mission de l'ONU en RCA), forte et dotée des ressources suffisantes pour remplir son mandat".
"L'heure est grave et, si nous ratons ce rendez-vous, le jugement de l'histoire sera sans concession", a-t-il estimé, affirmant qu'"un sursaut national est plus que jamais indispensable".
Le plan de réponse humanitaire de l'ONU pour 2017, qui s'élève à 399,5 millions de dollars, n'a jusqu'à présent été couvert qu'à hauteur de 25%.
La Centrafrique a basculé dans les massacres de masse en 2013 avec le renversement du président Bozizé par l'ex-Séléka, entraînant une contre-offensive des anti-Balakas.
Les interventions de la France (2013-2016) et de la Minusca (12.500 hommes) ont ramené le calme dans Bangui mais 50 à 60% du pays reste sous le contrôle des groupes armés.
La Minusca a subi au mois de mai ses plus lourdes pertes depuis son déploiement en 2014. Six Casques bleus ont été tués en mai à Bangassou et sa région, théâtre avec d'autres localités (Alindao, Bria) d'un regain de violences.
Dans son dernier rapport sur la situation en RCA, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est déclaré "préoccupé par l'instabilité généralisée" et s'inquiète d'un possible "embrasement" en raison d'un regain d'affrontements "à connotation religieuse et ethnique".
Avec AFP