L’opposition malienne dénonce des menaces de mort après les législatives à Ansongo

La région d'Ansongo où patrouillent des militaires Français à la frontière avec le Niger, 24 juin 2015.

Un député du principal parti d'opposition du Mali affirme avoir fait l’objet des menaces de mort après avoir dénoncé des "fraudes" au profit du candidat du pouvoir lors d'une élection législative partielle dimanche dernier dans la région de Gao.

Abdoul Malick Diallo député membre de l'Union pour la République et la démocratie (URD) s'est insurgé contre le bourrage des urnes et "des fraudes massives dans une des sept communes du cercle d'Ansongo".

"Dans la commune de Tessit, on nous dit que 98% des inscrits ont voté, alors qu'on sait bien qu'à cause de l'insécurité cette commune s'est vidée de ses habitants. Il y a eu tout simplement bourrage systématique des urnes de la part des partisans du candidat du parti au pouvoir", a déclaré à l'AFP le député URD Abdoul Malick Diallo.

"Pour avoir dénoncé ça, j'ai été ce mercredi matin menacé de mort à deux reprises au téléphone par une voix que je ne reconnais pas", a ajouté M. Diallo.

Soumaïla Cissé, président de l'URD, chef de file de l'opposition et ancien chef du gouvernement, indique avoir saisi le Premier ministre.

"Nous prenons ces menaces au sérieux. Je vais prévenir le Premier ministre (Modibo Keïta) mais nous n'accepterons pas d'être intimidés", a déclaré à l'AFP Soumaïla Cissé, président de l'Union pour la République et la démocratie (URD) et chef de file de l'opposition, lui-même ancien chef du gouvernement.

Le premier tour d'une élection législative partielle a été organisé dimanche à Ansongo, dans la région de Gao, pour pourvoir un siège de député vacant après le décès de son titulaire, membre de l'URD.

Le candidat de cette formation et celui du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, sont arrivés en tête, avant un second tour le 31 janvier.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes y ont été dispersés et en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix entre le gouvernement, les groupes qui le soutiennent et l'ex-rébellion à dominante touareg de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA).

Avec AFP