"Plus de cinquante signatures des députés d'opposition et de la majorité sont déjà réunies pour contester devant la Cour constitutionnelle la modification de la loi électorale", a déclaré le député Christophe Lutundula, l'un des responsables du Rassemblement, la principale coalition d'opposition.
En RDC, tout citoyen peut saisir la Cour pour inconstitutionnalité.
Selon la nouvelle loi, des sièges dans les assemblées (nationale et locales) ne seront attribués qu'aux élus des partis ou regroupements ayant totalisé un pour cent des voix exprimées sur l'ensemble du pays.
Les indépendants, qui ne peuvent se représenter que dans une seule circonscription, sont "d'office privés de siège", a expliqué M. Lutundula. La loi électorale réformée "met (donc) en place des dispositions qui excluent des candidatures des indépendants en violation flagrante de la Constitution", a indiqué l'élu.
M. Lutundula n'a pas expliqué pourquoi des députés de la majorité ont selon lui signé la requête mais certains petits partis de la majorité s'étaient opposés à cette disposition.
La révision de la loi électorale votée par le Parlement est le premier acte d'un calendrier qui doit aboutir le 23 décembre 2018 à plusieurs scrutins dont la présidentielle pour désigner le successeur de M. Kabila.
L'opposition estime que la procédure devant la Cour constitutionnelle n'aura "aucun impact" sur le calendrier électoral. Mais la majorité accuse l'opposition d'user "de manœuvres dilatoires pour retarder la tenue des élections", a déclaré son porte-parole André-Alain Atundu.
Promulguée mardi selon la télévision d’État, l'ordonnance présidentielle portant réforme de la loi électorale n'est toujours pas disponible au journal officiel de la RDC, s'est étonné le député Lutundula.
Au pouvoir depuis 2001, élu en 2006 et réélu en 2011, le président Kabila a terminé son deuxième et dernier mandat constitutionnel le 20 décembre 2016.
Avec AFP