Premier producteur d'or en Afrique
Le Ghana, frontalier du Togo, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire, doté d'une façade sur l'océan Atlantique, a détrôné en 2019 l'Afrique du Sud en tant que premier producteur d'or du continent.
C'est le deuxième producteur mondial de cacao derrière la Côte d'Ivoire, avec qui il vient de lancer une offensive contre des multinationales du chocolat, accusées de ne pas vouloir payer une prime spéciale pour mieux rémunérer les planteurs.
Parmi ses autres principales exportations: le pétrole, les diamants, la bauxite et le manganèse.
Autrefois considéré comme un modèle de croissance au niveau régional, il a été contraint en 2015 par la chute des cours des matières premières à recourir à l'aide du Fonds monétaire international (FMI).
Près d'un quart de ses 30 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
Au 1er trimestre 2020, l'activité s'est contractée de 3,2% sous l'impact d'un confinement particulièrement strict décidé face au coronavirus, pour la première fois depuis 1983, année d'une terrible sécheresse.
Pionnier de l'indépendance
Cette ancienne colonie britannique a été le premier pays d'Afrique subsaharienne à accéder à l'indépendance, le 6 mars 1957, sous l'autorité du Premier ministre Kwame Nkrumah, grande figure du panafricanisme, déclenchant un effet domino à travers le continent.
En 1966, Nkrumah est renversé par un coup d'Etat, le premier d'une série, jusqu'à l'arrivée au pouvoir en 1979 du capitaine Jerry Rawlings, auteur d'un nouveau putsch en 1981. Il dirige le pays d'abord comme chef d'un régime militaire, puis instaure le multipartisme en 1992 et exercera le pouvoir en tant que président élu jusqu'en 2000.
La Constitution qu'il a fait adopter a été saluée pour avoir permis l'installation d'une démocratie stable, faisant du Ghana un modèle dans une région souvent secouée par des putschs et des crises post-électorales. Jerry Rawlings est décédé en novembre 2020.
En 2019, les forces de sécurité arrêtent neuf dirigeants séparatistes présumés prônant la création d'un État indépendant, le "Togoland occidental" dans l'Est, région dont l'histoire récente a été modelée par trois puissances coloniales. Les poursuites ont été abandonnées.
Les Ashantis, un des plus grands royaumes d'Afrique
Les Ashantis, un des principaux groupes ethniques du Ghana, avaient créé au 18e siècle un royaume qui s'étendait jusqu'en Côte d'Ivoire, avant la colonisation britannique.
Leur territoire, dont la capitale est Kumasi, représente environ 10% du pays et abrite près de 5 millions de personnes.
Diplomatie et médiations
Le Ghana a joué un rôle important dans des médiations en Afrique et participe à des activités de maintien de la paix de l'ONU.
Le Ghanéen Kofi Annan, décédé en 2018, a été secrétaire général des Nations unies de 1997 à 2007.
L'actuel président Nana Akufo-Addo fait partie des chefs d'Etat africains qui ont participé à une médiation après le putsch du 18 août au Mali, mais également au Togo voisin pour trancher sur la grave crise politique de 2017-2018 entre l'opposition et le président Faure Gnassingbé.
Le pays avait été choisi par Barack Obama en 2009 pour sa première visite de président des Etats-Unis en Afrique subsaharienne.
C'est également au Ghana que la Première dame américaine Melania Trump a entamé une tournée en Afrique en 2018.
Traite négrière et "retour" des Afro-Américains
Le fort ghanéen de Cape Coast a été un haut lieu de la traite négrière européenne, d'où des milliers d'Africains partirent pour le "voyage sans retour" vers l'Europe et l'Amérique. Il est devenu une attraction touristique depuis que Barack Obama l'a visité en famille lors de sa visite.
Le président ghanéen a créé en 2019 "l'année du retour" - quatre siècles après le départ du premier navire négrier vers les États-Unis - exhortant les Afro-Américains à "rentrer à la maison".