Thierry Frezier, un employé d'une compagnie minière âgé de 60 ans, a été libéré samedi. Dans une brève déclaration à la presse à l'aéroport international de Khartoum où il a été transféré dimanche, l'ex-otagea dit avoir été "bien traité" par ses ravisseurs.
"Le traitement a été très bon, je n'ai rien à dire de ce côté-là. Donc j'ai pas à me plaindre, dans mon malheur j'ai eu un peu de bonheur", a-t-il déclaré.
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"Je tiens tout particulièrement à remercier le gouvernement soudanais, les autorités civiles et militaires qui ont pu permettre ma libération", a ajouté l'ex-otage.
Un responsable du Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) soudanais, Mohammed Hamid, a annoncé de son côté que l'ex-otage serait remis à l'ambassade de France à Khartoum.
Selon lui, le Français a été libéré grâce aux efforts coordonnées des services de renseignements du Soudan, du Tchad et de la France. "Une opération pour le libérer a été lancée en coordination avec les services de renseignement français et tchadien".
Thierry Frezier avait été enlevé le 23 mars dans une localité située à 50 km de Goz Beida, à 200 km au sud d'Abéché, dans l'est du Tchad. Mais dès le lendemain, les autorités tchadiennes avaient annoncé que l'otage français se trouvait au Soudan.
En annonçant sa libération, la présidence française a félicité "l'ensemble des acteurs impliqués pour donner une heureuse issue à cet enlèvement".
Selon un responsable du ministère soudanais des Affaires étrangères, Khaled Al-Kalas, l'ex-otage a été emmené après son rapt dans la région en conflit du Darfour (ouest du Soudan), où il a été libéré.
Les responsables soudanais et français ont affirmé qu'aucune rançon n'avait été payée pour sa libération.
Les ravisseurs "capturés"
"Des hors-la-loi au Tchad l'avaient kidnappé pour une rançon, mais aucune rançon n'a été payée", a affirmé M. Kalas. "Le NISS suivait la situation. Hier (samedi) il l'a libéré et capturé les ravisseurs".
Christian Bec, le chargé d'affaires de l'ambassade de France à Khartoum, a déclaré de son côté: "Nous nous félicitons en particulier du fait que cette libération s'est déroulée sans la remise de rançon".
Le dernier enlèvement d'un Français au Tchad remontait à novembre 2009, par un groupe soudanais du Darfour. Il avait été libéré après trois mois de détention.
Le Tchad est l'un des principaux alliés de la France dans la lutte contre le terrorisme. Il héberge à N'Djamena le QG de la force antiterroriste française Barkhane, qui mène avec 4.000 hommes des opérations dans cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso).
Le Darfour, qui connaît une accalmie relative après plusieurs années d'un conflit meurtrier entre rebelles et régime, reste le théâtre de viols et de meurtres intercommunautaires.
L'ONU estime que les combats ont fait au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2003.
Avec AFP