Ouganda : un candidat à la présidentielle promet un musée Amin Dada

L'ex-dictateur ougandais Idi Amin Dada à Kampala, en juillet 1975. (AP Photo)

Dans un but de "réconciliation", Amama Mbabazi, qui se présente contre le président Museveni, souhaite rapatrier la dépouille d'Idi Amin Dada et construire un musée dédié à l'ancien dictateur.

Un des principaux candidats à l'élection présidentielle du 18 février en Ouganda promet en cas de victoire de rapatrier la dépouille d'Idi Amin Dada et de construire un musée dédié à l'ancien dictateur, a annoncé sa porte-parole mercredi.

L'ex-Premier ministre et ancien cacique du pouvoir Amama Mbabazi, qui se présente contre le président Yoweri Museveni, a fait cette promesse lors d'un déplacement électoral dans la région d'origine d'Idi Amin Dada (nord-ouest), où il a été accueilli par l'oncle de l'ex-tyran.

"L'un des piliers" de notre formation est la "réconciliation", aider "le processus de pardon pour toutes les injustices du passé, réelles ou perçues", a expliqué à l'AFP la porte-parole du candidat Mbabazi, Josephine Mayanja-Nkangi: "La question Idi Amin est l'une d'entre elles".

Un autre candidat à la présidentielle, Abed Bwanika, qui avait peiné à recueillir 1% des voix lors des deux précédents scrutins, a également défendu cette idée pendant la campagne.

"Amin est bon pour le tourisme. Faisons en sorte de rapatrier sa dépouille ici, afin que les touristes qui en ont entendu parler puissent venir (dans le nord-ouest du pays) et voir où il est né et où il a grandi", a déclaré M. Bwanika à l'AFP.

Amin Dada, un des tyrans les plus sanguinaires au monde, est décédé en 2003 en Arabie saoudite, pays où il a vivait en exil depuis plus de 20 ans après avoir été renversé en 1979.

Son règne de terreur avait commencé en 1971, après qu'il eut chassé du pouvoir le président Milton Obote. Le 11 avril 1979, le dictateur avait été destitué par le Front national de libération de l'Ouganda (FNLO) et l'armée tanzanienne.

Depuis sa mort, le rapatriement de son corps d'Arabie saoudite a régulièrement été évoqué. L'église catholique en avait fait la demande en février 2015, estimant que cela favoriserait la réconciliation nationale.

Sept candidats sont en lice pour l'élection présidentielle ougandaise du 18 février, dont le président sortant Museveni au pouvoir depuis 30 ans et favori du scrutin.

AFP