Cette attaque, qui a tué le 17 octobre un Britannique et une Sud-Africaine en voyage de noce ainsi que leur guide dans le parc Queen Elizabeth, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), auquel la rébellion des Forces démocratiques alliées (ADF) a fait allégeance.
Lire aussi : Une attaque de rebelles affiliés à l'EI fait trois morts en OugandaMercredi, l'armée ougandaise avait annoncé avoir tué "un nombre important de terroristes ADF impliqués dans l'attaque" lors d'une opération nocturne menée sur le lac Edouard, qui borde à l'est le parc Queen Elizabeth et à l'ouest la République démocratique du Congo (RDC), où sont implantés les ADF.
"Toute l'équipe envoyée par les ADF pour semer le chaos, tuer des touristes, incendier des écoles et des hôpitaux a été éliminée et le seul survivant est le commandant que nous avons capturé", a affirmé jeudi à l'AFP le porte-parole adjoint de l'armée, le colonel Deo Akiiki. L'homme, identifié sous le nom de Njovu, "portait sur lui la carte d'identité du guide décédé et certains biens des touristes étrangers assassinés", a-t-il précisé.
Blessé au dos durant l'opération, il est actuellement soigné dans un lieu tenu secret, a ajouté le colonel Deo Akiiki, assurant qu'il "sera jugé".
Le commando était composé de sept membres au total, selon le général Dick Olum, en charge d'une opération anti-ADF en RDC, détaillant: "Quatre des terroristes ont été touchés par des tirs et ont coulé (dans le lac, ndlr), deux ont tenté de traverser à la nage et ont également été abattus". Selon lui, le groupe préparait "une autre mission pour mener d'autres attaques terroristes", sans savoir que l'armée surveillait ses mouvements.
Ce meurtre dans l'un des plus célèbres parc d'Ouganda avait suscité des craintes dans le secteur du tourisme, qui a contribué à près de 10% du PIB du pays l'an dernier, selon des chiffres officiels.
A l'origine rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF ont fait souche dans l'est de la RDC dans les années 1990. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l'EI, qui revendique certaines de leurs actions et les présente comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap en anglais). Ils sont accusés d'avoir massacré ces dernières années des milliers de civils en RDC et de mener des attaques jihadistes sur le sol ougandais.
L'Ouganda et la RDC ont lancé une offensive conjointe en 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, sans parvenir jusqu'à présent à mettre fin aux attaques du groupe. En juin, 42 personnes, dont 37 élèves, ont été tuées dans un lycée de l'ouest ougandais lors d'une attaque qui leur a été attribuée.