Oui irlandais à l'IVG: désaveu pour l'Eglise et un exemple pour Belfast

Les partisans du «Oui» réagissent à la réception des résultats du référendum irlandais sur le 8e amendement de la Constitution, à Dublin, le 26 mai 2018.

Le plébiscite pour le droit à l'avortement en Irlande est un nouveau signe de désaveu pour l'Eglise catholique et a ravivé la revendication d'une légalisation de l'IVG en Irlande du Nord, souligne la presse britannique.

Les Irlandais ont approuvé à une majorité écrasante de 66% la libéralisation de l'avortement lors d'un référendum historique organisé vendredi dans leur pays à forte tradition catholique, trois ans après la légalisation du mariage homosexuel.

"Dans ma jeunesse, on ne pouvait pas acheter de préservatifs, être homosexuel, divorcer et même regarder La vie de Brian", film des Monty Python, a tweeté Jason O'Mahony, journaliste pour l'édition irlandaise du Times. "Maintenant, nous sommes l'un des pays les plus libéraux du monde. Incroyable".

L'Irish Times résume: "L'illusion d'une Irlande conservatrice et dogmatiquement catholique a volé en éclats".

"Ce qui s'est passé durant le référendum est cataclysmique, mais plus cataclysmique encore a été la prise de conscience que ce vote reflétait le changement plutôt qu'il ne l'initiait", ajoute le journal. "Notre force n'est pas dans notre passé, mais dans notre futur", insiste-t-il.

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Le ton est identique dans le Sunday Business Post, qui salue la "Génération Oui" et estime que les Irlandais ont combattu leur passé et voté pour redéfinir leur avenir.

Pour le Sunday Independent, "la formidable ampleur du oui minimise la politique telle qu'on la connaît et amplifie un rugissement viscéral, guttural qui traduit une demande de mettre fin à des décennies d'hypocrisie et de honte".

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Au Royaume-Uni, The Observer estime que les résultats du référendum ne traduisent pas seulement un vaste soutien aux droits des femmes, mais aussi "une rupture avec l'un des derniers vestiges de l'influence de l'Eglise sur l'Etat".

Le Sunday Telegraph estime que "cette décision aura des implications en Irlande du Nord" où, contrairement au reste du Royaume-Uni, l'avortement n'est autorisé que lorsque la vie de la mère est menacée. Dans tous les autres cas, les femmes procédant à une IVG risque l'emprisonnement à vie.

Déjà, la pression montait dimanche sur la Première ministre conservatrice Theresa May pour qu'elle mène la réforme dans cette province britannique, sans gouvernement local depuis 2017.

Avec AFP