Le vainqueur de cette primaire, dimanche prochain, n'est pas assuré d'être au second tour de la présidentielle, tant la campagne est dominée par la droite et l'extrême droite.
Ancien ministre de l'Education, Benoît Hamon, 49 ans, a recueilli 35% des suffrages, devant Manuel Valls, 54 ans, tenant de l'aile droite du Parti socialiste, lancé dans la course après la renonciation de l'impopulaire président François Hollande.
Porté par une dynamique dans les sondages,Benoît Hamon confiait ces derniers jours avoir le "sentiment que (son) heure était arrivée". Sa proposition-phare : un revenu universel de 750 euros pour chaque Français.
Le chantre du "Made in France", Arnaud Montebourg, a été distancé avec seulement 18,7% des suffrages, selon des résultats partiels portant sur plus d'un tiers des bureaux de vote. "Dimanche prochain, je voterai Benoît Hamon et je vous invite à faire de même", a-t-il dit en reconnaissant sa défaite.
A l'issue d'une campagne rythmée par trois débats télévisés en huit jours, le scrutin a mobilisé entre 1,5 et 2 millions d'électeurs venus départager sept candidats. Plus de quatre millions de personnes s'étaient déplacés pour la primaire de la droite en novembre.
"Ca ne m'intéresse pas, il y a trop de déception", confiait un père de famille parisien désabusé, qui n'est pas allé voter, contrairement à 2011 pour la première primaire socialiste.
"Aujourd'hui, il y a urgence, on choisira le moins pire", confiait Philippe à Marseille (sud-est), tandis qu'à Paris, Dominique rappelait le véritable enjeu : "que la gauche soit au deuxième tour de la présidentielle".
En effet, une fois désigné, le 29 janvier, le gagnant de la primaire ne sera pas au bout de ses peines.
Pour l'instant, le second tour de la présidentielle, le 7 mai, semble se diriger vers un duel entre le conservateur libéral François Fillon et le chef de file du parti d'extrême droite Front national Marine Le Pen, sur fond de montée en puissance des courants populistes en Europe.
"La France doute"
Un troisième homme les talonne : Emmanuel Macron. A 39 ans, cet ancien ministre du gouvernement socialiste a décidé de se présenter sans passer par la case primaire et suscite l'affluence dans ses meetings avec son message "ni droite ni gauche", "progressiste" et pro-européen.
Sa candidature en solo, ajoutée à celle du trublion de l'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, en quatrième position dans les sondages, fait de l'ombre à une gauche socialiste en plein désarroi.
"L'élection présidentielle n'est pas jouée, la France doute, les Français n'ont pas fait leur choix", a voulu rassurer dimanche soir le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.
Pour voter, il suffisait de payer un euro et de signer la charte des valeurs républicaines de la gauche.
Manuel Valls s'était dit dimanche "serein et confiant". Etiqueté favori en décembre, il avait été mis en difficulté pendant la campagne mais misait sur son expérience pour l'emporter. Il aura fort à faire pour convaincre d'ici le second tour dimanche prochain.
Dans la région de Lille, (nord), Richard, 80 ans, a voté sans hésitation pour lui : "C'est celui qui a le plus l'étoffe pour être président".
Les quatre autres candidats, l'ancien ministre socialiste Vincent Peillon, la présidente du Parti radical de gauche Sylvia Pinel et deux écologistes, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias, ont réuni des scores inférieurs allant1,6 à 6,4%.
Avec AFP