Ouverture d'une enquête au Maroc après la mort d'une fillette soulevant la question des inégalités en matière d'accès aux soins

Une salle d’opération au Centre Sheikha Fatma d'Oncologie Gynécologique-Mammaire, à l'Institut National d'Oncologie affilié à l'Hôpital Universitaire Ibn Sina à Rabat, Marco, 15 juillet 2014.

Le ministère marocain de la Santé a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête sur la mort d'une fillette, décédée mardi d'un traumatisme crânien, faute d'une prise en charge rapide par le système hospitalier.

La mort d'Idya Fakhreddine, trois ans, a suscité une vive émotion dans le royaume et l'indignation sur les réseaux sociaux et dans la presse marocaine, certains pointant du doigt les inégalités en matière d'accès aux soins, notamment dans les zones enclavées.

Après avoir fait une chute dans son village, au pied du Haut-Atlas marocain, la fillette a été transférée à l'hôpital de Tinghir (centre), la ville la plus proche.

Cet hôpital ne disposant pas de scanner, selon des proches cités par l'hebdomadaire TelQuel sur son site, elle a été transférée à Errachidia, une ville située à plus de 100 km plus à l'est, où elle y a subi deux scanners.

Mais selon le ministère de la Santé, le diagnostic "manquait de précisions" et la décision a été prise de transférer à nouveau l'enfant vers un hôpital de Fès, à environ 330 km plus au nord.

Elle est décédée à son arrivée, "succombant à un traumatisme crânien, des côtes brisées et une hémorragie interne", relève le HuffPost Maroc.

Le ministère de la Santé a souligné dans son communiqué que son transfert à Fès avait été "dicté par la nécessité d'approfondir le diagnostic", soulignant que la fillette était décédée "malgré les efforts déployés par le personnel de l'hôpital".

Le ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, a dépêché une commission en vue de mener une enquête "minutieuse" pour "connaître les raisons et les circonstances du décès de cet enfant et établir les responsabilités".

Il a en outre dit avoir "personnellement contacté la famille de la défunte pour lui présenter ses condoléances", selon le communiqué.

Le cinéaste Kamal Hachkar, lui-même originaire de Tinghir, a estimé dans une chronique qu'il était "scandaleux de ne pas avoir d'hôpitaux dignes de ce nom à Tinghir et ailleurs. Se soigner est pourtant l'un des droits les plus élémentaires".

Dimanche, des rassemblements sont prévus à Tinghir, Rabat et d'autres villes du royaume pour "faire réagir les responsables politiques" et "permettre à tous les Marocains (...) de pouvoir se soigner correctement".

Avec AFP