Onze aspirants scénaristes ont commencé les cours mardi dans un ancien immeuble à usage professionnel reconverti en espace culturel, à deux pas de la place de l'Indépendance, le coeur de Dakar.
Ils devraient être 14, sept jeunes femmes et autant d'hommes, tous Sénégalais, à se former au métier pendant cinq mois. Quelques-uns manquent encore à l'appel, l'un parce qu'il est bloqué au Maroc par la fermeture des frontières aériennes à cause du Covid-19, une autre parce qu'elle a la charge d'un bébé de quatre mois.
L'école devait initialement ouvrir en 2021, après celle de Montfermeil dans la banlieue parisienne et celle de Marseille (sud-est de la France).
Mais la période a été "compliquée avec le Covid", disait mercredi Ladj Ly, lors de l'ouverture du lieu à la presse. Malgré sa notoriété, réunir les fonds n'a pas été simple et des lourdeurs bureaucratiques ont encore compliqué l'entreprise, a-t-il expliqué.
"Pour nous c'est une grosse fierté d'ouvrir cette école ici à Dakar. C'est vrai que ça été un peu le parcours du combattant", a-t-il déclaré. "Mais l'important aujourd'hui, c'est que l'école existe".
Cette inauguration, "c'est le début d'un grand projet global parce que l'idée de ces écoles, c'est vraiment d'avoir des écoles un peu partout en Afrique. On a commencé par le Sénégal/Dakar, on devrait ouvrir prochainement au Mali, à Abidjan, au Burkina, on a à peu près dix projets d'école en Afrique francophone", a dit Ladj Ly, dont la famille est originaire du Mali.
Après les élèves scénaristes, choisis parmi des centaines de candidats, l'école accueillera en juin 18 apprentis réalisateurs.
"Notre objectif est que nos élèves écrivent et réalisent deux courts métrages et un pilote de série télé", a indiqué le codirecteur Toumani Sangaré, un des fondateurs du collectif cinématographique Kourtrajmé, également d'origine malienne. Avec l'idée que le fruit de leur travail poursuive sa vie dans des festivals, ou en devenant un long métrage ou en servant à une production télé.
Ladj Ly a créé la première école Kourtrajmé, gratuite et sans conditions de diplômes, en 2018 à Montfermeil où il a grandi et débuté en filmant des violences urbaines en 2005.