Ouverture du procès du scandale financier d'ICC-Services au Benin

Des militaires s'agissant les faux médicaments au marché Adjegounlè à Cotonou, Bénin, le 2 mars 2017. (VOA/Ginette Fleure Adande)

Un procès très attendu s'est ouvert jeudi devant la Cour d'assises de Cotonou concernant l'escroquerie d'ICC-Services décrite comme le plus gros scandale financier du Bénin.

Vingt personnes doivent comparaitre devant les juges pour, notamment, "association de malfaiteurs", "escroquerie avec appel au public" et "exercice illégal d'activités bancaires et de micro-finance".

Le scandale dit "ICC-Services" (Investment Consultancy and Computering Services), du nom de la principale structure impliquée, a connu un immense retentissement lorsqu'il a éclaté il y a sept ans.

Selon un rapport du FMI, près de 150.000 personnes, peut-être davantage, auraient été spoliées entre 2006 et 2010 par des sociétés de placement, pour un montant total estimé à plus de 150 milliards de francs CFA (près de 230 millions d'euros).

ICC-Services promettait par exemple une rémunération de 150, voire 200%, par trimestre, avec remboursement du capital au bout d'un an.

La fraude, qu'une source proche de la présidence avait à l'époque qualifié d'"affaire Madoff à la béninoise", consistait à rémunérer les premiers investisseurs avec l'argent déposé par de nouveaux clients.

Les prévenus avaient déjà été convoqués mardi devant la justice, mais les audiences avaient été reportées à la demande des avocats de la défense, qui réclamaient la liste détaillée de toutes les victimes.

"Le jury criminel a été constitué (jeudi), on évolue maintenant vers l'ouverture des débats", a indiqué un avocat des parties civiles à l'AFP.

"L'issue du procès est très attendue par les victimes qui, sept ans après avoir été dépouillées, veulent que justice soit rendue", a affirmé Cybeline Adanhouènon, une commerçante jointe au téléphone, qui affirme avoir perdu 1,5 millions de FCFA dans l'escroquerie mais n'a pas fait le déplacement au tribunal.

"Beaucoup ont préféré suivre de loin parce que nous ne comprenons pas grande chose au procès", explique Cyriaque Adomey, 36 ans, artisan à Cotonou, une autre victime qui, lui, a tenu à assister aux audiences.

Le gouvernement béninois avait lancé en 2010 un programme de dédommagement des victimes, mais des dizaines de milliers d'entre elles réclament toujours le remboursement des sommes investies.

Avec AFP