Ouverture du procès Weinstein à New York

Harvey Weinstein quittant le tribunal de New York, le 6 janvier 2020.

Le procès du producteur de cinéma Harvey Weinstein, accusé d’agressions sexuelles, s'est ouvert lundi à Manhattan. Le procès devrait durer six semaines.

L'ancien magnat de Hollywood de 67 ans est arrivé peu après 09H00 (14H00 GMT) au tribunal d'Etat de Manhattan. Il a dû passer devant une quinzaine de femmes qui l'accusent de les avoir agressées sexuellement -sur plus de 80 au total- armées de pancartes demandant "Justice pour les survivantes". Parmi elles figuraient les actrices Rosanna Arquette et Rose McGowan.

L'ancien producteur visionnaire du studio Miramax, qui découvrit le talent de Quentin Tarantino et fut longtemps considéré comme un faiseur d'Oscars, n'a fait aucune déclaration, ni devant la foule de journalistes qui l'attendaient, ni dans la salle d'audience. Il ne devrait pas non plus témoigner lors de ce procès, censé durer six semaines.

Très technique, la première audience lundi a duré une heure seulement. Le juge James Burke a notamment infligé une petite défaite à la défense, en lui interdisant d'appeler à la barre un enquêteur de la police new-yorkaise dont les erreurs au début de l'enquête ont forcé l'accusation à retirer un chef d'inculpation.

- Rarissimes procès -

Si plus de 80 femmes, dont Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie ou Léa Seydoux, ont accusé M. Weinstein de les avoir harcelées ou agressées sexuellement, le procès ne concerne directement que deux d'entre elles, témoin de la difficulté à construire un dossier pénal sans preuve matérielle et sans témoin, autour de faits remontant souvent à plusieurs années.

L'ancienne assistante de production Mimi Haleyi affirme qu'Harvey Weinstein l'a agressée sexuellement dans son appartement new-yorkais en juillet 2006. La seconde victime présumée, demeurée anonyme, l'accuse d'un viol en mars 2013 dans une chambre d'hôtel new-yorkaise. L'acte d'accusation inclut une troisième femme, l'actrice Annabella Sciorra, qui affirme avoir été violée par M. Weinstein en 1993.

Les faits la concernant sont prescrits, mais doivent permettre à l'accusation d'étayer le chef d'inculpation de comportement sexuel "prédateur", qui fait risquer la perpétuité au sexagénaire.

L'accusation est loin d'être assurée d'obtenir la condamnation du producteur, qui a toujours assuré que ses relations sexuelles étaient consenties. Dans une interview par mail avec CNN publiée samedi, M. Weinstein a indiqué qu'il entendait "prouver (son) innocence et laver (son) nom".