Ouverture du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou au Burkina

Des œuvres d’art lors de l’édition 2010 du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO), au Burkina, sur une photo publiée le 2 novembre 2010. (Facebook/SIAO)

Le 15e Siao, plus grande foire de l'artisanat en Afrique, a ouvert ses portes vendredi à Ouagadougou, malgré "un contexte national et international difficiles", a souligné le ministre burkinabè du Commerce Harouna Kaboré.

M. Kaboré a rappelé que son pays était "la cible" d'attaques jihadistes, qui se sont accélérées ces derniers mois dans le Nord et l'Est.

Créée il y a 30 ans, le Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO), une manifestation biennale, qui espère attirer plus de 300.000 visiteurs dont des centaines d'acheteurs professionnels, rassemble cette année quelque 2.500 exposants venus de 25 pays du continent, dont Madagascar, pays invité d'honneur.

Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré accompagné de la gouverneure générale du Canada, l'ancienne astronaute Julie Payette, a ouvert le salon, encadré par un important dispositif policier et militaire.

"Le gouvernement a déployé une stratégie sécuritaire autour de l'événement" en général, a assuré le ministre alors que Ouagadougou a été touchée par trois attentats depuis 2016.

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Nouveauté cette année, le salon va décerner "un prix d'excellence" Thomas Sankara, l'ancien président burkinabè, à l'origine du Siao. Fervent défenseur de l'auto-suffisance et des produits locaux, le père de la révolution burkinabè, parfois qualifié de "Che africain", avait créé en 1984 une semaine de l'artisanat qui s'est transformée en Siao en février 1988, quatre mois après son assassinat.

De nombreux artisans

Eric Logossou, togolais, a fait des chaussures en cuir sa spécialité: "C’est année nous avons amené spécialement rien que des créations de 2022 et de 2023 pour le Burkina Faso. Nos produits ont été confectionnés par des artisans togolais. Nous faisons les chaussures à base de peaux d’animaux. Ça va on ne se plaint pas".

Dramane Sawadogo, artisan burkinabè, à Ouagadougou, le 30 octobre 2018. (VOA/Lamine Traoré)

Dramane Sawadogo, artisan burkinabè, a plusieurs articles dans son stand.

"On fait les poufs à base de pneus qu’on recouvre avec les pagnes. De nos jours, on parle beaucoup de recyclage", montre-t-il. "Nous avons quatre salons plus une table principale. Nous avons aussi des colliers faits à base de pierres précieuses. Nous espérons avec le soutien des burkinabè que nous allons créer d’autres choses encore".

Le SIAO 2018 c’est plus de 550 stands et un fort engouement, comme l'a souligné le ministère de l’artisanat.

Harouna Kaboré, ministre burkinabè de l’Artisanat, à Ouagadougou, le 30 octobre 2018. (VOA/Lamine Traoré)

"Les pays ont répondu présent et ils sont venus au SIAO avec leurs artisans et avec une forte délégation", a déclaré fièrement Harouna Kaboré, ministre burkinabè de l’Artisanat. "On a dû rajouter une centaine de stands ce qui montre que la destination Burkina Faso est toujours une bonne destination quand il s’agit de l’art africain".

"Ça montre qu’il y a une solidarité africaine quant aux différents événements qui s’organisent et ça montre enfin que le monde est ouvert parce que nous avons des communautés qui arrivent ici au-delà de l’Afrique. L’artisanat est quelque chose qu’il faut continuer à soutenir", conclut-elle.