Quelque 215.000 électeurs inscrits (sur une population totale de 990.000 personnes) sont appelés aux urnes pour départager les deux candidats en lice, le chef de l'Etat Ismaël Omar Guelleh et l'homme d'affaires Zakaria Ismail Farah.
Deux heures après l'ouverture des bureaux de vote à 6 heures (3 heures GMT), l'affluence était timide dans les bureaux de vote N.1 et N.2 de la capitale, coeur du pays où se trouvent la majorité des habitants et des 529 bureaux de vote.
"Le matin, c'est assez calme. C'est le début du week-end, les gens prennent leur temps, ils sont tranquilles", explique le président du bureau N.1 Gouled Ahmed Youssouf, debout derrière une urne transparente où une quinzaine de bulletins ont été déposés.
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Les bureaux de vote fermeront à 19 heures 16 heures GMT).
Ahmed Abdillah Hadi n'a pas raté le rendez-vous. Après avoir désinfecté ses mains, tendu sa carte d'électeur écornée, il a voté, puis reçu une goutte d'encre sur le doigt après une ultime désinfection des mains.
"Je vote à chaque fois, j'ai voté à chaque fois en premier, vers 7 heures - 8 heures. Je suis un Djiboutien, il faut que je vote", affirme cet homme de 64 ans. Il ne cache pas son choix: "Je suis avec le président Ismaël. J’ai voté pour lui, je l'aime (...) C'est notre président depuis des années".
Ismaël Omar Guelleh, 73 ans, est au pouvoir depuis 22 ans dans ce petit pays qu'il dirige d'une main de fer et dont il a su exploiter la position stratégique, aux confins de l'Afrique et de l'Arabie.
Au cours de la campagne électorale, ses meetings ont rassemblé des milliers de sympathisants, masqués ou non, malgré une vague d'infections au Covid-19, avec actuellement près de 200 cas quotidiens et 23% de positivité des tests.
Face à lui, le seul autre candidat s'appelle Zakaria Ismail Farah, 56 ans, un homme d'affaires fraîchement débarqué en politique et qui n'a tenu que quelques timides rassemblements de campagne.
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Pouvoir autoritaire
En l'absence des leaders historiques de l'opposition, qui boycottent le scrutin, les chances de cet inconnu du grand public sont maigres face à "IOG", qui a remporté avec plus de 75% des voix chaque présidentielle à laquelle il a participé.
Les quatre premiers mandats de M. Guelleh ont été marqués par un exercice du pouvoir autoritaire laissant peu de place à la contestation ou à la liberté de la presse, mais aussi par un développement de l'économie, reposant sur l'essor des ports et des structures logistiques.
Le président a contribué à faire de ce territoire désertique, situé face à une des voies maritimes les plus empruntées au monde, un carrefour commercial à travers lequel transitent l'essentiel des biens importés par son voisin éthiopien, un géant sans accès à la mer.
Entouré par une poignée de pays parmi les plus dangereux de la planète, dont la Somalie et le Yémen, Djibouti accueille également des bases militaires étrangères: France, Japon, Etats-Unis et, depuis peu, Chine.
Ses partisans soulignent aussi régulièrement la construction des différents ports du pays, dont trois ont été inaugurés au cours du mandat qui s'achève.
La croissance djiboutienne, qui devrait atteindre +7% en 2021 après une récession en 2020 liée au Covid-19, bénéficie peu à la population, touchée à 21,1% par la pauvreté extrême, selon des données 2017 de la Banque mondiale.
En vertu de la Constitution, qui n'autorise pas les candidats de plus de 75 ans à se présenter à l'élection présidentielle, ce scrutin devrait être le dernier pour le président, qui aura dépassé cet âge limite en 2026.
Les résultats de l'élection sont attendus dans la nuit de vendredi à samedi.