Une ville qui émerge de terre, des immeubles flambant neufs, et d’autres toujours en chantier, etc. Bienvenue à Diamniadio, le projet pharaonique du Sénégal au coût de développement estimé à plus de deux milliards de dollars.
Le Sénégal, pourtant l’un des pays les plus pauvres de la planète. Logements, espaces verts, quartiers administratifs, zones industrielles, universités, centres de recherche et infrastructures sportives.
L’objectif est de désengorger Dakar, la capitale qui abrite 3 des 15 millions d’habitants du pays.
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Cette arène ultra-moderne est l’une des infrastructures phares de Diamniadio, présentée comme “la ville nouvelle” du Sénégal.
Cette ville à 30 kilomètres de Dakar commence donc à prendre forme. La première phase de ce gigantesque projet urbain doit être complétée en 2024 depuis le démarrage des travaux en 2014.
Diamniadio ambitionne d’être une "smart city", une ville intelligente, et un hub économique en Afrique de l’Ouest.
Seydou Sy Sall, délégué général à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac-Rose, explique que le projet va "créer de la richesse et de l'emploi".
"Les effets vont être ressentis sur l'ensemble du Sénégal", souligne-t-il.
Le déménagement des départements gouvernementaux a déjà démarré. La cité ministérielle a accueilli en juillet dernier son premier locataire: le ministère de l’Agriculture.
"C'est un cadre idéal de travail", explique Penda Mbow Wade du ministère de l’Agriculture.
Le méga projet n’est toutefois pas sans critiques. Pour des experts, les logements sociaux qu’il inclut ne seront pas à la portée des personnes touchant le salaire minimum.
Des habitats qui coûteraient entre dix et 20 millions de francs CFA, entre 20.000 et 40.000 dollars dans un pays où le salaire moyen tourne autour de 200 dollars.
Non loin de la ville nouvelle, Diamniadio traditionnelle. Le village de Deni Malick Gueye est dépourvu d’infrastructures de base. Ses habitants se disent affectés par la ville nouvelle.
Medoune Diop, président du conseil de quartier du village de Deni Malick Gueye, confie qu'il demande "du respect", car il n'y a "aucune information" qui a été transmise aux résidents.
En dépit de toutes les critiques, Diamniadio continue de prendre forme. Les deux autres phases avec des infrastructures tout aussi ambitieuses devront être complétées d’ici à l’an 2035.