Paris appelle les Libyens à "un nouvel élan" pour une solution politique

Le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj, 2 février 2017.

La France appelle les parties libyennes à "un nouvel élan" en vue d'une solution politique dans ce pays en proie à un chaos persistant, a déclaré vendredi le Premier ministre Bernard Cazeneuve à l'issue d'une rencontre avec son homologue libyen Fayez al-Sarraj.

En visite à Tunis, M. Cazeneuve en a profité pour s'entretenir avec le Premier ministre Sarraj, dont le gouvernement ne parvient toujours pas à asseoir son autorité en Libye un an et demi après la signature des accords de Skhirat (Maroc), qui le consacrent pourtant comme "seul légitime".

"Je lui ai confirmé le plein et entier soutien de la France au conseil présidentiel ainsi qu'à son gouvernement", a déclaré le dirigeant français au terme de cette rencontre.

Face au chaos politique et sécuritaire qui perdurent, Bernard Cazeneuve a exhorté "à redoubler d'efforts en vue d'une situation politique" en Libye.

"Un nouvel élan du processus politique interlibyen est donc nécessaire et la France appelle l'ensemble des parties libyennes à s'engager résolument dans ce dialogue", a-t-il dit, réaffirmant qu'aux yeux de Paris la solution dans ce pays ne pouvait être "que politique" et "en aucun cas militaire".

Bernard Cazeneuve a par ailleurs indiqué avoir "félicité" son homologue "pour les succès remportés (...) dans la lutte contre le terrorisme, en particulier à Syrte", un ancien fief du groupe Etat islamique (EI) dont l'organisation ultra-radicale a été chassée fin 2016.

"Nous aurions aimé que la rencontre se fasse à Tripoli et nous espérons que ce soit possible bientôt", a pour sa part commenté Fayez al-Sarraj, confirmant que "la reprise du dialogue entre toutes les parties libyennes" avait été au coeur de l'entretien.

"La question du terrorisme" a aussi "été l'une des principales questions. Nous valorisons le rôle de la France et son soutien dans la lutte antiterroriste en Libye", a-t-il poursuivi.

"L'importance de lutter contre l'immigration clandestine" a en outre fait consensus, a encore dit le responsable libyen.

"Nous sommes d'accord sur le caractère inacceptable d'une situation qui condamne à mort des milliers de personnes", a pour sa part argué Bernard Cazeneuve sur le sujet.

"La France attend de la nouvelle Libye qu'elle soit en mesure de mettre en oeuvre les mesures de contrôle nécessaires", a-t-il avancé.

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices, tandis qu'une armée liée à une autorité rivale dans l'est du pays ne reconnaît pas le gouvernement d'union basé à Tripoli.

Avec AFP