"L'ambiance festive devra être supprimée"! Soucieuse d'offrir des Jeux en toute sécurité, la présidente du comité d'organisation, Seiko Hashimoto, a planté le décor, tout en admettant que ses équipes devront faire preuve de "créativité" pour alimenter quand même une atmosphère positive.
Les responsables olympiques ont décidé lundi d'autoriser un maximum de 10.000 spectateurs locaux par site, mais Mme Hashimoto les a prévenus qu'il ne fallait pas s'attendre au genre de fête auquel ont droit actuellement les supporteurs de football à l'Euro par exemple.
"En Europe, les sites sont pleins de célébrations. Malheureusement, nous ne serons peut-être pas en mesure de faire la même chose".
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Au Japon, les spectateurs devront remplir plusieurs exigences pour assister aux JO. Toute personne enregistrant une température corporelle supérieure à 37,5 degrés lors de deux contrôles distincts se verra refuser l'entrée, ainsi que toute personne toussant ou ne portant pas de masque, et sans remboursement possible si l'entrée est refusée.
Une fois à l'intérieur, les spectateurs pourront applaudir certes, mais n'auront pas le droit d'acclamer les sportifs ou "d'entrer en contact direct avec d'autres spectateurs". Ils seront invités à rentrer chez eux après les compétitions.
Il sera également interdit de demander des autographes aux athlètes, "d'exprimer son soutien verbal" ou d'agiter une serviette.
Les spectateurs devront en outre se passer d'alcool, alors que celui-ci est autorisé à d'autres événements sportifs actuellement au Japon. Cette interdiction vise à "atténuer autant que possible les préoccupations du public", a expliqué la présidente de Tokyo-2020.
"Les gens peuvent ressentir de la joie dans leur cœur, mais ne peuvent pas être bruyants et doivent éviter les foules", a-t-elle dit, ajoutant: "Nous déployons beaucoup d'efforts pour trouver une nouvelle façon de célébrer."
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"Vraies valeurs"
Ces Jeux mettront en évidence les "vraies valeurs" du mouvement olympique, a souligné Mme Hashimoto en rappelant que ces dernières années, "certains se sont inquiétés" que les JO soient "devenus si massifs".
Les Jeux olympiques de Tokyo sont prévus du 23 juillet au 8 août. Des mesures strictes ont également été imposées aux sportifs qui subiront des tests quotidiens anti-Covid et seront tenus à l'écart du public.
Ces derniers mois, les organisateurs ont tout fait pour donner des gages à une population japonaise méfiante, voire hostile.
En mars, ils ont annoncé que les spectateurs venant de l'étranger seraient interdits aux Jeux - une première dans l'histoire olympique - et, lundi, ils ont autorisé le public résidant au Japon, mais à 50% des capacités d'accueil de chaque site et dans une limite maximale de 10.000 personnes.
"Ca sera évidemment plus sympa que des tribunes vides", s'est réjoui Benoît Binon, directeur technique national de l'équipe française de tir à l'arc, calculant qu'avec une jauge à 50%, "ça devrait faire 2.750 spectateurs sur le site, ce qui est pas mal rapport à ce qu'on connaît habituellement sur nos compétitions".
La décision tardive sur les spectateurs locaux est devenue un casse-tête en matière de billetterie, à un mois de la cérémonie d'ouverture. Les organisateurs doivent récupérer environ 900.000 billets parmi plus de 3,6 millions déjà vendus pour tenir compte des jauges sur chaque site et, pour ce faire, ils vont organiser un tirage au sort. Aucun autre billet ne sera vendu.
Le responsable de la billetterie de Tokyo-2020, Hidenori Suzuki, a présenté ses excuses à ceux qui ne pourront pas assister à l'événement, mais a exhorté les autres à jouer le jeu. "Vous représentez le Japon en soutenant tous les athlètes du monde entier."
Les organisateurs restent pourtant en alerte maximale face au Covid-19. Après un entraîneur de la délégation ougandaise testé positif samedi à son arrivée à Tokyo, une deuxième personne liée à cette délégation a été testée positive mercredi, alors que l'équipe aurait été vaccinée et testée négative avant le départ. La délégation avait déjà été placée en quarantaine jusqu'au 3 juillet.