Paul Biya préside le 50e anniversaire de l'unité du Cameroun

Paul Biya (sans masque) a assisté vendredi pendant un peu plus d'une heure et 30 minutes à un défilé à Yaoundé pour la "fête de l'Unité".

Le président Paul Biya, que la rumeur disait mal en point après 40 années de pouvoir absolu au Cameroun, a assisté vendredi aux célébrations du 50ème anniversaire de la fin du fédéralisme qui distinguait les parties francophone et anglophone.

A 89 ans, il est apparu fatigué au défilé militaire et civil célébrant le cinquantenaire de la proclamation, le 20 mai 1972, de la fin du fédéralisme au sein d'une République unie du Cameroun.

Militaires et civils ont proclamé au président leur amour pour l'"unité" du pays, alors qu'un sanglant conflit séparatiste vieux de 5 ans s'envenime dans l'ouest, entre des groupes armés réclamant l'indépendance de deux régions peuplées majoritairement par la minorité anglophone et des forces de l'ordre massivement déployées par M. Biya.

La présence du chef de l'Etat, annoncée il y a deux semaines pour faire taire des rumeurs qui le disaient très affaibli, voire mourant dans des médias locaux et sur les réseaux sociaux, a été incertaine jusqu'à la veille du défilé. Six jours avant, la présidence annonçait qu'il se rendait en Europe pour un mystérieux "court séjour privé".

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M. Biya, dont les apparitions en public sont devenues extrêmement rares ces dernières années et les discours enregistrés très laborieusement énoncés, a assisté vendredi pendant un peu plus d'une heure et 30 minutes à un défilé à Yaoundé pour la "fête de l'Unité".

Après avoir passé les troupes en revue du toit ouvrant d'un SUV blindé, il a pris place au côté de son épouse Chantal Biya à la tribune présidentielle, puis assisté debout une vingtaine de minutes à la parade avant de repartir en voiture.

Après l'indépendance de la France le 1er janvier 1960, le pays a été rejoint en octobre 1961 par le Cameroun du Sud alors sous administration britannique, dans une République fédérale du Cameroun, qui deviendra en 1972 République unie du Cameroun puis République du Cameroun en 1984.

Mais une partie de la minorité anglophone (environ 20% des Camerounais) s'estime marginalisée et ostracisée par Yaoundé et des manifestations pacifiques d'avocats et d'enseignants fin 2016 ont été brutalement réprimées dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones, marquant le début du conflit séparatiste.

Cette guerre a fait plus de 6.000 morts à ce jour et plus d'un million de déplacés, selon International Crisis Group (ICG). Les deux camps, séparatistes armés et militaires et policiers, sont régulièrement accusés de crimes contre les civils par l'ONU et les ONG internationales.

Lors du défilé, des écoliers ont brandi des banderoles affichant "Barrons la voie aux sécessionnistes" ou "Tous pour un Cameroun fort, attaché à son unité nationale".