Pédophilie: le Vatican accusé de défendre un cardinal australien indifférent à l'égard des victimes

Le cardinal George Pell au cours d'une conférence de presse au Vatican, le 9 juillet 2014.

Le cardinal mis en accusation, George Pell, est un puissant secrétaire du Pape chargé du dossier Economie.

Le Britannique Peter Saunders, membre de la Commission de protection des mineurs constituée par le pape, a déclaré, dans une interview à la chaîne de télévision australienne Nine, que le cardinal australien se moquait de la commission, du pape, mais "surtout des victimes".

M. Saunders a, entre autres, souligné la "froideur et l’indifférence" de Mgr Pell envers les victimes, en particulier lorsqu'il était archevêque de Sydney.

"Son autorité est immense au Vatican et ce serait une grosse épine dans le pied de François s'il devait être autorisé à rester dans ses fonctions", a signalé M. Saunders.

Dans un communiqué, le secrétariat de Mgr Pell a, pour sa part, répondu que "le cardinal n'avait d'autre choix que de consulter ses avocats" après ces déclarations "fallacieuses".

Un porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a aussi rétorqué, dans une déclaration à la presse, que le cardinal accusé avait "toujours" répondu à la justice de son pays.

M. Lombardi a qualifié les propos tenus par M. Saunders lors de son interview de "personnels". La commission "n'ayant pas pour tâche d'enquêter et de rendre des jugements spécifiques sur des cas particuliers", a précisé M. Lombardi.

Peter Saunders est une ancienne victime d'actes pédophiles. Responsable en Grande-Bretagne de la "National association for people abused in childhood" (NAPAC), il a demandé que le cardinal "soit mis sur la touche et renvoyé en Australie".