"Un homme a été prononcé mort sur les lieux" de l'attaque et "huit blessés ont été conduits dans trois hôpitaux différents", a indiqué la police dans un communiqué. Deux autres personnes, légèrement blessées, ont été soignées sur place.
La police a ajouté que la "direction du contre-terrorisme" était chargée de l'enquête et que le conducteur de la camionnette, âgé de 48 ans, avait été immobilisé par les personnes sur place et arrêté.
La Première ministre Theresa May a annoncé de son côté que la police traitait les événements comme "une potentielle attaque terroriste" et a convoqué une réunion d'urgence dans la matinée.
Évoquant "un événement terrible", elle a dit que "ses pensées étaient avec les blessés, leurs proches et les secours sur place".
La police a été appelée juste après 00H20 (23H20 GMT).
Selon plusieurs associations musulmanes dont leConseil musulman du Royaume-Uni (MCB), organisation représentative des musulmans britanniques, les faits se sont déroulés devant une mosquée.
"Nous avons été informés qu'une camionnette avait percuté des fidèles alors qu'ils quittaient la mosquée de Finsbury Park. Nos prières vont aux victimes," a-t-il tweeté.
Harun Khan, à la tête du MCB, a affirmé que le véhicule avait "intentionnellement" foncé sur les fidèles quittant la mosquée, toujours sur Twitter.
Mohammed Shafiq, à la tête de l'organisation musulmane Ramadhan Foundation, a condamné cette "attaque malveillante", dans un communiqué.
L'association musulmane de défense des droits de l'Homme Cage a elle dénoncé "la hausse rampante de l'islamophobie" et appelé "au calme".
En pleine période de ramadan, les musulmans pratiquants se rendent à la mosquée après l'Iftar, la rupture du jeûne à la tombée de la nuit. Une prière a lieu aux alentours de minuit.
Traînés sur plusieurs mètres
"Il a foncé sur les gens. Il en a traîné quelques uns sur plusieurs mètres", a raconté à l'AFP Abdiqadir Warra, qui a assisté à l'attaque.
Dans une vidéo amateur vue par l'AFP, trois personnes sont allongées sur le sol, dont une recevant du bouche-à-bouche.
"Horrible de voir des policiers faire des massages cardiaques à des gens allongés par terre en espérant désespérément les sauver", a écrit sur Twitter Cynthia Vanzella, témoin de la scène.
"Nous avons vu beaucoup de personnes crier et beaucoup de blessés", a déclaré à l'AFP David Robinson, 41 ans, arrivé sur les lieux après l'attaque.
"Il semble que la mosquée était la cible", a-t-il ajouté.
Un autre témoin de 19 ans, qui n'a pas voulu décliner son nom, a dit avoir vu un "van blanc avec trois hommes à bord".
Des musulmans ont entamé des prières dans la rue, à proximité, a constaté une journaliste de l'AFP.
Cet événement se produit dans un climat d'extrême fébrilité au Royaume-Uni, frappé par trois attentats en trois mois, dont deux impliquant des véhicules ayant fauché des piétons.
La reine Elizabeth II a adressé samedi à ses sujets un message d'une gravité inhabituelle.
"Cette année, il est difficile de ne pas ressentir la très sombre humeur nationale", a-t-elle déclaré en invitant les Britanniques à puiser dans leurs ressources, dans leur histoire, pour répondre à la "succession de terribles tragédies" des derniers mois: trois attentats sanglants et l'incendie d'une tour de logements sociaux à Londres qui a fait 30 morts et au moins 28 disparus présumés morts.
Le 22 mars, Khalid Masood, Britannique de 52 ans converti à l'islam et connu des services de police, avait fauché des piétons en lançant sa voiture de location sur le trottoir du pont de Westminster dans le centre de Londres, avant de poignarder à mort un policier devant le Parlement. Cinq personnes avaient été tuées.
Le 22 mai à Manchester, un attentat-suicide avait fait 22 morts et une centaine de blessés à la sortie d'un concert de la pop-star américaine Ariana Grande.
Dans la nuit du 3 au 4 juin, trois assaillants à bord d'une camionnette ont foncé sur la foule sur le London Bridge, puis poignardé plusieurs personnes à Borough Market avant d'être abattus par la police. Huit personnes ont trouvé la mort.
La mosquée de Finsbury Park était connue, au début des années 2000, pour être un haut lieu des militants islamistes de Londres qui venaient écouter les prêches enflammés d'Abou Hamza. Ce prêcheur d'origine égyptienne a été condamné à la prison à perpétuité en janvier 2015 aux Etats-Unis pour onze chefs d'inculpation liés à une prise d'otages et pour terrorisme.
La direction de la mosquée a depuis changé mais des lettres de menaces avaient été reçues après les attentats à Paris en novembre 2015.
Avec AFP