M. Pence a lancé cet avertissement lors d'une conférence de presse à Séoul après une visite très symbolique de la zone démilitarisée (DMZ), où il avait affirmé que "toutes les options" étaient "sur la table" pour régler le problème nord-coréen.
En violation des résolutions internationales, Pyongyang a de nouveau testé un missile dimanche, et de nombreux experts redoutent qu'un sixième essai nucléaire ne soit imminent au Nord, dans un contexte de fortes tensions sur la péninsule.
"Ces deux dernières semaines, le monde a été le témoin de la puissance et de la détermination de notre nouveau président lors d'opérations menées en Syrie et en Afghanistan", a déclaré Mike Pence en référence à la frappe américaine contre une base aérienne du régime syrien et au largage d'une méga-bombe contre des jihadistes en Afghanistan.
"La Corée du Nord ferait mieux de ne pas tester sa détermination, ou la puissance des forces armées des Etats-Unis dans cette région", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Séoul.
Pour l’analyste politique américain Simon Serfaty, joint par VOA Afrique, une escalade militaire serait très dangereuse pour toutes les parties.
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Donald Trump, qui a promis jeudi que le "problème" nord-coréen serait "traité", avait annoncé auparavant l'envoi vers la péninsule coréenne du porte-avions Carl Vinson, escorté par trois navires lance-missiles, puis évoqué une "armada" comprenant des sous-marins.
Fin de la 'patience stratégique'
Le N.2 du régime nord-coréen a répliqué samedi que son pays était prêt "à répondre à une guerre totale par une guerre totale" et "à toute attaque nucléaire par une attaque nucléaire de notre façon".
M. Pence était arrivé dimanche en Corée du Sud, où sont stationnés 28.500 soldats américains, quelques heures après l'essai balistique raté de la Corée du Nord, et au lendemain d'un gigantesque défilé militaire à Pyongyang, où ont été exhibés une soixantaine de missiles et notamment ce qui semblait être un nouveau type de missile balistique intercontinental.
"Nous anéantirons toute attaque et nous opposerons une réponse écrasante et efficace à toute utilisation d'armes conventionnelles ou nucléaires", a déclaré le vice-président lors de sa conférence de presse avec le président sud-coréen par intérim Hwang Kyo-Ahn.
M. Pence a réaffirmé que l'ère de la "patience stratégique" était révolue, en référence à la doctrine de l'administration Obama qui consistait à refuser tout dialogue avec le Nord mais à durcir les sanctions afin que Pyongyang fasse des gestes tangibles vers la dénucléarisation, dans l'espoir que les tensions internes dans ce pays reclus provoquent du changement.
La Corée du Nord a "répondu à nos gestes d'ouverture par la tromperie délibérée, des promesses non tenues et des essais nucléaire et balistique", a accusé M. Pence.
Le vice-président s'était rendu dans la matinée dans le village frontalier de Panmunjom, où avait été signé le cessez-le-feu de 1953, à quelques mètres d'une démarcation qu'il a qualifiée de "frontière de la liberté". Il a affirmé que la relation entre Séoul et Washington était "à toute épreuve et inaltérable".
Les tensions ont augmenté ces derniers mois, les essais balistiques nord-coréens entraînant des avertissements de plus en plus menaçants de Washington, qui eux-mêmes ont encore un peu plus enflammé la rhétorique nord-coréenne.
Déploiement du THAAD
Le nouveau et inexpérimenté président américain a plusieurs fois affirmé qu'il ne laisserait pas la Corée du Nord mettre au point un missile intercontinental susceptible de porter le feu nucléaire sur le sol américain.
Or Pyongyang justifie justement son programme nucléaire par la menace américaine.
M. Trump s'est également dit prêt à régler seul la question nucléaire nord-coréenne si Pékin ne parvenait pas à faire rentrer son turbulent allié dans le rang.
A Séoul, M. Pence a salué lundi après-midi les efforts de Pékin: "C'est encourageant de voir que la Chine s'engage dans ce sens."
"Mais les Etats-Unis s'inquiètent des représailles économiques de la Chine contre la Corée du Sud après qu'elle eut pris des mesures appropriées pour se défendre", a-t-il aussi dit, en référence aux mesures de Pékin en réaction au déploiement du bouclier antimissile américain THAAD en Corée du Sud.
La Chine, irritée par l'installation si près de son territoire d'un dispositif américain qu'elle voit comme une menace pour ses intérêts, a contraint à la fermeture des dizaines de magasins sud-coréens en Chine. Pour Séoul, il s'agit de mesures de représailles au déploiement du Thaad.
Il s'agit de la première étape de la première tournée asiatique de M. Pence, qui se rendra aussi au Japon, en Indonésie et en Australie.
Avec AFP