Les bus de transport ont réduit leur circulation. Difficile de circuler avec sa propre voiture avec toutes les conséquences qui s’en suivent. Les stations service restent souvent fermées et de longues files d’attente sont remarquées dans les rares stations qui en distribuent.
Il est 6h du matin l’avenue de l’université qui divise les quartiers Rohero de Nyakabiga et Bwiza.
Des véhicules sont en train d’être servis sur une des trois stations de l’avenue.
Mais vers 10h, l’opération s’arrête. Aucun véhicule n’est servi. Le gérant affirme que le stock de fuel est déjà terminé.
Plus loin, vers le centre-ville de Bujumbura, aucune station n’est ouverte.
A l’avenue du large, une petite file de véhicules est visible devant une station. Plus au sud de la capitale, devant le parking du quartier de Musaga, une jeune maman accompagnée de sa mère se rend vers la province de Rutana, au sud-est du Burundi.
Elle indique que, ces derniers temps, les prix du ticket de transport ont grimpé.
“Les prix du ticket ont augmenté. Parfois, on demande 10 à 12.000 Fbu ( à peu près 6$ US) mais avant la pénurie du carburant, on payait 6.000 Fbu pour le transport à Rutana. On payait 7.000 Fbu aux agences de voyage. Aujourd’hui, on nous fait payer 8.000 Fbu ou plus, selon la disponibilité du carburant. Nous pouvons avoir les bus de transport pour le sud du pays mais ils ne sont plus légion comme avant. Que les autorités fassent le nécessaire pour rendre disponible le carburant,” se plaint-elle.
Un autre homme voyage, lui, vers la Société Sucrière de Mosso (Sosumo en sigle) de la commune de Bukemba en province de Rutana, au sud du Burundi. Il estime que le prix n’a pas beaucoup augmenté pour cette agence de transport Memento.
“Il arrive que l’on manque de carburant mais le prix reste le même. C’est 10.000 Fbu de Bujumbura jusqu’à la Sosumo. Apparemment, on est touché car ça arrive que l’on manque de déplacement. On ajourne le voyage mais on peut prendre d’autres véhicules. C’est cher par rapport à cette agence Memento. C’est 10.000 Fbu. Ils peuvent avancer l’argument des coûts de carburant, qu’ils ont acheté à un prix élevé. On est concerné comme tout le monde. On est touché. Ça arrive que l’on laisse même tomber le programme que l’on a. A cause du carburant, ça arrive,” nous indique-t-il.
Les prix de transport ont augmenté pour des agences de transport vers l’intérieur du pays, entraînant la hausse des prix des produits. Certains véhicules refusent désormais de se rendre dans certaines localités assez éloignées.
Pour ce chef de charroi de l’agence Memento, ils arrivent de temps à temps à avoir du carburant mais difficilement.
“Nous nous approvisionnons dans les stations de la capitale. C’est mieux ces derniers temps car nous arrivons à avoir de temps en temps du carburant. Mais avant il n’y en avait pas. Quand on n’a pas de carburant, on arrête le transport. On ne peut rien faire sans mazout. Et c’est un problème pour les clients car ils ne peuvent pas partir au moment voulu,” se plaint le chef de l’agence Memento.
Certains chauffeurs passent des heures et des heures devant des stations sans être servis. Des travailleurs arrivent souvent en retard au travail.
Cette autre maman de la zone de Rohero a préféré garer sa voiture dans son parking par manque de carburant.
Cette pénurie de carburant est justifiée par le manque de devises étrangères, selon les autorités burundaises.
Le ministre de l’énergie et des mines Come Manirakiza explique que comme la monnaie burundaise n’est pas utilisée à l’extérieur du Burundi, certains importateurs de carburant ne reçoivent pas les devises équivalentes.
Reportage de Christophe Nkurunziza à Bujumbura pour VOA Afrique.