En rythme annualisé corrigé des variations saisonnières, les ventes de véhicules légers ont diminué, à 17,9 millions d'unités en décembre, contre 18,2 millions un an auparavant, selon le consultant Autodata. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur des ventes encore inférieures, de 17,5 millions.
Mais les investisseurs ont ignoré ces chiffres moroses pour parier sur les ventes de SUV et de pick-ups, qui ont continué à bénéficier de l'engouement des consommateurs tout au long de l'année et sur lesquels les constructeurs réalisent de plus fortes marges que sur les voitures compactes et les berlines.
A Wall Street, General Motors a pris 2,44%, Ford Motor 0,79% et Fiat Chrysler 4,12%.
Pourtant, après plusieurs années de hausse, les experts du secteur s'attendent à une contraction des ventes en 2018 du fait de la saturation du marché et de conditions de crédit moins favorables, sur fond de hausse des taux d'intérêt.
General Motors, le premier constructeur américain, a bénéficié en Bourse de la révision en baisse de ses stocks d'invendus, à 63 jours de ventes, au lieu d'environ 70 jours.
GM a dans le même temps annoncé une baisse de 3,3% de ses ventes en décembre sur un an, à 308.539 unités, du fait d'un recul de ses ventes de flottes aux agences de location et aux administrations. Les ventes aux particuliers, qui dégagent de meilleures marges, ont progressé pour leur part de 1,8%.
Sur l'ensemble de l'année, les ventes de GM ont baissé de 1,3% à 3.002.241 unités. Le prix de vente moyen a été de 35.400 dollars (près de 29.500 euros), à comparer à une moyenne de 31.600 pour le marché dans son ensemble, selon le groupe.
Pour 2018, le constructeur de Detroit dit tabler sur un marché automobile américain inférieur à 17 millions. Selon Autodata, les ventes totales de 2017 sont à 17,23 millions, en baisse de 2% par rapport au record de 17,55 millions de 2016.
"Cette année, beaucoup de consommateurs vont toucher un chèque à cause de la réforme fiscale", a dit le chef économiste de GM, Mustafa Mohatarem, dans un communiqué. "Cela va soutenir l'économie et maintenir les ventes de voitures à des niveaux élevés même avec de nouvelles hausses des taux d'intérêt."
Ford fait état de son côté d'une croissance de 0,9% de ses ventes en décembre, à 242.049 unités, due à une progression de 17% de ses ventes de flottes.
Le numéro deux américain a vu ses ventes au détail baisser en revanche de 4% et ses ventes lucratives de pick-ups ont diminué de 1% par rapport à décembre 2016.
Sur l'ensemble de 2017, les ventes de Ford ont décru de 1,1% à 2.586.715 unités.
Fiat Chrysler Automobiles NV (FCA) a annoncé pour sa part une baisse de 11% de ses ventes le mois dernier aux Etats-Unis, à 171.946 unités, avec un recul de 3% des ventes au détail. Les ventes de flotte ont chuté de 42%, reflétant la stratégie du groupe italo-américain de mettre le frein sur cette activité peu rentable.
Pour l'ensemble de 2017, la baisse est de 8,2% à 2.059.376 unités.
Du côté des constructeurs japonais, Toyota a annoncé un recul de 8,3% de ses ventes mensuelles, à 222.985 unités, pour une baisse de 0,6% sur l'ensemble de l'année, à 2.434.515 unités. Honda a vu ses ventes baisser de 7% en décembre et Nissan a accusé un repli encore plus marqué, de 9,5% à 138.226 unités, le mois dernier.
Avec Reuters