Pétrole dans les Virunga : WWF appelle à ne pas "mettre en péril" le parc

Des gorilles de montagne dans le parc des Virunga

Pour le Fonds mondial pour la nature (WWF), la valeur économique à long terme de la plus vieille réserve naturelle africaine ne doit pas être mise en péril par la poursuite de gains à court-terme.

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) réagit, dans un communiqué, à la confirmation de la présence de pétrole dans le périmètre de cette réserve naturelle emblématique de l'est de la République démocratique du Congo.

"WWF veut continuer à travailler avec les autorités de la RDC et la société civile pour investir dans un développement sans pétrole" dans cette zone, indique le texte.

Le ministre des Hydrocarbures congolais, Aimé Ngoi Mukena, a indiqué vendredi que les résultats d'une étude sismique controversée réalisée au sein des Virunga, attestaient la présence de pétrole dans cette réserve naturelle classée au patrimoine mondial de l'humanité.

Situés dans la province du Nord-Kivu, les Virunga abritent plusieurs espèces animales menacées, dont le gorille des montagnes, et offrent une diversité de paysages exceptionnelle.

L'Unesco a fait savoir à plusieurs reprises que l'exploration et l'exploitation pétrolières étaient "incompatibles" avec le règlement du Comité du patrimoine mondial et demande à Kinshasa d'annuler les permis d'exploration-production que l'État congolais a attribué en 2010 sur des concessions englobant de larges portions de la réserve.

A l'issue d'une intense mobilisation internationale et locale, la RDC a suspendu ces permis mais a commandé une "étude" destinée à estimer les effets d'une éventuelle exploitation pétrolière sur l'environnement.

Les opposants au forage avaient dénoncé cette étude comme une couverture pour un programme d'exploration pétrolière cachée.

Par le passé, Kinshasa a mis en avant la nécessité d'exploiter le pétrole qui pourrait se trouver dans les Virunga au nom du développement économique de la RDC, dont l'immense majorité de la population croupit dans la misère.

A ce jour aucun aval à l'exploration pétrolière dans le parc n'a été donné par les autorités.

Les opposants au forage arguent que dans une région en proie à une violence chronique, cela ne ferait qu'attiser les conflits armés qui déchirent le Nord-Kivu depuis plus de 20 ans. Ils proposent un modèle de développement économique alternatif, "durable", pour les populations riveraines du parc autour du tourisme, de la pêche et de l'énergie hydraulique.

Avec AFP