Peu d'informations sur le coronavirus parviennent aux communautés autochtones du Congo

Un groupe de pygmées de Souanké dans la Sangha, à Souanke, le 10 août 2021.

Les peuples autochtones représentent environ 10% de la population du Congo-Brazzaville. Nombreux vivent encore au cœur des forêts, loin des systèmes d’information modernes.

Le président du Réseau national des peuples autochtones du Congo (RENAPAC), Jean Nganga, a profité de la journée internationale des populations autochtones, célébrée le 9 août, pour appeler les autorités congolaises à associer les leaders pygmées dans la campagne de vaccination anti-covid.

"Même ceux qui sont en ville n’y croient pas, combien de fois eux qui sont au village ! Nombreux n’ont jamais entendu parler de cette maladie", indique M. Nganga qui plaide pour que le RENAPAC soit associé dans la sensibilisation des autochtones.

"Quand cela va échouer, on va accuser les autochtones, alors qu’on aurait dû travailler ensemble", tempête-t-il.

Au village Peke, à 5 Km de Ouesso, dans le nord du Congo, une communauté des pygmées vit dans la confusion quant au coronavirus. Selon les témoignages des membres de cette communauté, nombreux ne maitrisent pas cette pandémie.

La police les oblige à porter le masque, sans trop de pédagogie. Quelques-uns, plus instruits, comprennent. "Nous avons eu l’information de cette maladie par les policiers qui arrêtaient les gens. Mais il y a ceux qui ignorent que la maladie existe", témoigne Paul Assan, leader pygmée à Peke.

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Ce jeune pygmée, devenu enseignant pour les enfants de la communauté, confesse le doute qu’ils entretiennent au sujet du vaccin.

"Il y en a qui disent que ce vaccin, c’est juste pour maudire les gens", révèle Assan.

Les autochtones de Peke ne portent le masque que pour se rendre à Ouesso, la capitale de la Sangha.

"Nous avons aussi besoin de nous faire vacciner. Mais, nous ne savons pas où prendre le vaccin", souligne Briscain Mokambi, un membre de la communauté.

La communauté a déjà entendu parler du vaccin anti-Covid. Jacqueline Apikou, une mère pygmée du village Peke, rapporte ce qu’elle a compris de la sensibilisation sur la vaccination. "Nous ne pouvons pas refuser le vaccin", affirme-t-elle.

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A Brazzaville, où se trouve la direction du RENAPAC, les bonnes informations sur le Covid-19 parviennent difficilement. Une seule réunion a pu avoir lieu entre les leaders autochtones et le ministère de la Santé, en charge de la gestion de la crise sanitaire.