L'avocat de 71 ans, qui a pris ses fonctions jeudi, avait mené une campagne populiste et promis d'éradiquer la criminalité en six mois en donnant carte blanche aux forces de sécurité pour tirer afin de tuer. Il a notamment affirmé que les dépouilles de 100.000 criminels iraient nourrir les poissons de la baie de Manille.
Dans son discours d'intronisation jeudi, Rodrigo Duterte a affirmé qu'il respecterait l'État de droit, apparemment pour apaiser les organisations de défense des droits de l'homme qui craignent des exécutions extrajudiciaires de masse.
Mais vendredi, le nouveau président a appelé la rébellion communiste, l'une des plus anciennes insurrections d'Asie, à mener leur propre guérilla.
"La drogue a atteint l'arrière pays... Pourquoi ne pas utiliser vos tribunaux bidons pour nous aider à résoudre le problème", a déclaré M. Duterte lors d'un discours devant de hauts responsables militaires à Manille.
La Nouvelle armée du peuple (NAP), bras armé de la rébellion communiste qui compte environ 4.000 membres, assassine des civils qu'elle accuse d'avoir commis des "crimes contre le peuple", ses tribunaux et exécutions sommaires étant illégales.
"Si vous connaissez le moindre drogué, allez-y et tuez le", a déclaré M. Duterte devant une foule de près de 500 personnes.
"Ces fils de pute détruisent nos enfants. Je vous préviens, ne plongez pas là-dedans, même si vous êtes policier, car je vous tuerai", a déclaré M. Duterte, alors que le nouveau chef de la police a récemment accusé des officiers d'avoir revendu de la drogue confisquée.
Vendredi à l'aube, un corps criblé de balles a été retrouvé dans un bidonville de Manille, avec l'inscription "Je suis un baron de la drogue chinois", selon la police locale.
Le meurtre porte toutes les marques d'une exécution extrajudiciaire, a affirmé à l'AFP un responsable de police locale, Marcelino Pedroso, ce qui en ferait la première sous la présidence de Rodrigo Duterte.
Encouragés par Rodrigo Duterte, la police a déjà tué des dizaines de trafiquants de drogue présumés entre l'élection présidentielle du 9 mai et l'intronisation de jeudi.
Avec AFP