Alors que de nouvelles élections locales sont en vue, les Nations Unies à travers ONU Femmes, le ministère de la Promotion de la femme et de la famille et Elections Cameroon, l’institution électorale et référendaire, plaident pour le genre dans le processus électoral.
Deux femmes seulement figuraient parmi les 23 candidats en lice pour l’élection présidentielle de 2011 au Cameroun: Edith Kah Walla et Esther Dang. En 2018, aucune femme n’a pris part à la présidentielle.
L’unique candidature féminine, Habiba Issa M’bedy, présidente de l’Union des Populations du Cameroun, a été contestée au sein de sa formation politique, et rejetée par les autorités.
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Delphine Nana, directrice du Centre féminin pour la promotion du développement, pense que "si les femmes décident de plébisciter une candidature, étant donné qu’elles avoisinent 55% de la population camerounaise, elles le feraient sans qu’il y’ait des plaidoyers".
Mais d’après elle, "les femmes elles-mêmes ne prennent pas leur rôle au sérieux et ne sont pas conscientes du rôle aussi important qu’elles devraient assurer".
Au Cameroun, la plupart des formations politiques investissent à peine 30% de femmes sur leurs listes lors des scrutins locaux. Elections Cameroon, l’organe qui organise les élections, a dû prendre des décisions considérées comme une jurisprudence.
"En 2013, toutes les listes sur lesquelles une femme n’était pas candidate titulaire avaient été rejetées. C’était une opération psychologique pour toutes les autres formations politiques, même le parti au pouvoir a revu ses stratégies lors des prochains scrutins", rappelle Patience Eyango, chef de la division de la communication et des relations publiques à Elections Cameroon.
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Aujourd’hui, sur 180 députés, 56 sont des femmes. Parmi les 360 maires du pays, 27 sont de sexe féminin tandis que 26 femmes siègent au sénat qui compte 100 membres.
Pour ONU Femmes, le Cameroun peut améliorer ces statistiques lors des prochains scrutins locaux. L’organisme onusien suggère une approche incitative passant par les médias pour plus de participation de femmes au processus électoral.
"Les médias ont un rôle clé à jouer en matière de façonnement de la société et des ressources du genre et nous souhaitons que les médias locaux intègrent la dimension genre dans leur profession et reporter équitablement sur les processus électoraux", explique à VOA Afrique Jalal Hial, représentante adjointe d’ONU Femmes au Cameroun.
Le Cameroun est signataire de la déclaration de Beijing de 1995, dans laquelle l’égalité des genres est envisagée dans tous les domaines de la vie.