Des pluies ont fait 75 morts et plus de 100.000 sinistrés depuis juin au Niger

ARCHIVES - Un habitant du quartier Kirkissoye regarde sa maison détruite par les inondations à Niamey, le 3 septembre 2019.

Les fortes pluies qui tombent au Niger depuis juin ont fait 75 morts et plus de 100.000 sinistrés, et d'autres sont attendues d'ici fin septembre, ont indiqué mardi les autorités de ce pays au climat habituellement très sec.

A la date du 28 août, un total de 75 personnes sont décédées, dont 54 dans l'effondrement de leurs habitations et 21 par noyade, tandis que 108.346 autres sont sinistrées et 102 blessées, selon les chiffres des services de la Protection civile communiqués à l'AFP.

Un précédent bilan officiel du 14 août faisait état de 32 morts, 66.781 sinistrés et 44 blessées.

Les régions les plus touchées sont celles de Maradi (centre-sud, 30 décès), Zinder (centre-est, 23 décès), ainsi que Tillabéri (sud-ouest) et Tahoua (ouest).

Niamey est également affectée avec 2 décès et plus 500 sinistrés.

Les pluies ont en outre détruit ou endommagé plus de 12.700 habitations et provoqué l'effondrement de classes, de centres de soins médicaux, de greniers à céréales.

Le gouvernement nigérien et ses partenaires assurent avoir distribué plus 628 tonnes de céréales aux personnes sinistrées. L’Unicef dit elle avoir fourni 2.500 kits de biens non alimentaires.

Les services météorologiques annoncent de nouvelles grosses précipitations dans le pays jusqu'à la fin septembre.

A Niamey, une crue du fleuve Niger est à redouter dans les prochains jours, en raison du niveau des eaux qui "évolue très rapidement vers la cote d'alerte", prévient l'Autorité du bassin du Niger (ABN).

Dans la capitale de deux 2 millions d'habitants, les fortes pluies sont souvent à l'origine de crues mortelles du fleuve.

L'ABN appelle les habitants vivant près du fleuve "à observer une vigilance particulière" et "à évacuer les zones inondables".

En dépit de sa courte durée de trois à quatre mois - entre juin et août ou septembre - la saison des pluies est devenue meurtrière ces dernières années, y compris dans les zones désertiques du nord.

En 2021, elle avait causé la mort d'au moins 70 personnes et fait plus de 200.000 sinistrés. Il pourrait y en avoir au moins 350.000 cette année, selon l'ONU.

Ce pays pauvre au climat aride subit également régulièrement la sécheresse, qui frappe plusieurs régions et entraîne de mauvaises récoltes. S'y ajoutent les violences jihadistes qui empêchent les paysans de cultiver leurs champs.

Le toute plonge le Niger dans une grave crise alimentaire: selon les autorités sanitaires, plus de 4,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire "sévère", soit environ 20% de la population.

Début août, le gouvernement a décidé de provoquer la pluie à l'aide de produits chimiques pour faire face à la sécheresse.