Plus de 79.000 candidats au baccalauréat au Tchad

Des candidats à l’épreuve du baccalauréat à N’Djamena, Tchad, 16 juillet 2018. (VOA/André Kodmandjingar)

79.600 candidats prennent part aux épreuves du baccalauréat de l’enseignement du second degré, session de juillet 2018, dans 94 centres, malgré la grève lancée depuis le 28 mai par la plateforme syndicale qui paralyse le secteur éducatif.

Deux nouveaux centres ont été créés dans deux départements de la région de Wadi-Fira dans l’est du Tchad.

Il a fallu attendre 58 ans après l’indépendance du pays pour que les autorités en charge de l’enseignement supérieur créent un centre d’examens à Guereda, dans le département de Dar Tama, et un autre à Iriba, dans le département de Kobé.

Togoï Yosko Sougou préfet par intérim du département de Dar Tama présente une feuille de papier, Tchad, 16 juillet 2018. (VOA/André Kodmandjingar)

Le centre de Guereda est l’initiative du HCR qui vise à rapprocher les lieux d’examens des camps de réfugiés ayant intégré le système éducatif tchadien depuis 2014.

Le préfet intérimaire du département de Dar Tama, Togoï Yosko Sougou, se dit "très heureux" de la création du centre.

Selon lui, les candidats partaient passer le test du baccalauréat aux centres d’Abéché et de Biltine. "Pendant les saisons pluvieuses, il y avait beaucoup de difficultés pour le déplacement de ces candidats autochtones et réfugiés", explique-t-il.

Un jeune Tchadien, Isaac Capitaine Haoussou, candidat libre à cet examen, pense que les candidats officiels auront des problèmes dus à la grève de la plateforme syndicale revendicative qui paralyse le secteur éducatif,

"Les sujets sont un peu abordables, mais on ne peut pas dire que c’est abordable pour tous les élèves, parce qu’avec la crise, beaucoup disent qu’ils n'ont eu droit qu'à deux ou trois mois de cours", souligne M. Haoussou.

"Avec deux moi de cours, comment un élève peut-il s’en sortir à l’examen?", se demande-t-il avant de poursuivre: "Pour nous les candidats libres, ce sont des cours qu’on avait suivis avant mais celui qui n'a pas eu cette chance ne peut pas s’en sortir."

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Hassan Haroun Sossal, candidat réfugié, estime que les sujets sont tout de même abordables.

"La première épreuve est abordable, mais on souhaite que Dieu nous aide à mieux aborder les autres. Nous n’avons pas pu finir certains programmes mais ‘inchallah’, la réussite sera à 100% ici à Guereda…", indique Hassan, dont les propos sont soutenus par Salmé Abderrahmane Abdelkrim, un candidat autochtone.

Yanik Yankeu Yankeu chargé de l'éducation pour le HCR, au Tchad, 16 juillet 2018. (VOA/André Kodmandjingar)

Parlant du partenariat entre le HCR et le gouvernement, le chargé de l’Education pour l'agence onusienne au Tchad, Yanik Yankeu Yankeu, affirme que le Tchad a beaucoup contribué pour l’éducation des réfugiés qui vivent sur son sol depuis 15 ans.

"Tout ce qu’on fait, on le fait en appui au gouvernement et il est assez réceptif. Cela fait du Tchad l’un des meilleurs parmi les 65 pays qui font partie du partenariat mondial pour l’éducation", soutient M. Yankeu.

"Et le travail au quotidien, ça se vérifie aujourd’hui à travers le centre d’examens ici, à travers 75 écoles primaires officialisées, 15 collèges et 12 lycées des camps de réfugiés...", se félicite-t-il.

Avec l’appui du HCR, quatre nouveaux centres d’examens ont été créés en deux ans dans les localités les plus reculées.

Plus de 1.400 candidats réfugiés passent ce test sur l’ensemble du territoire national dont 58% de filles. La plus jeune candidate des réfugiés a 19 ans, et la plus âgée, 44 ans.