Le choléra est endémique au Malawi depuis 1998, avec des flambées pendant la saison des pluies (de novembre à mai), mais l'épidémie actuelle s'est étendue à la saison sèche, selon le dernier bulletin épidémiologique de l'Organisation mondiale de la santé.
Lire aussi : Le choléra fait fermer des établissements scolaires au MalawiL'épidémie a été déclarée urgence de santé publique par le gouvernement du Malawi le 5 décembre dernier. L'OMS vient en aide aux autorités, notamment en fournissant des kits de traitement et en soutenant l'augmentation des capacités de dépistage.
Mais "avec une forte augmentation des cas observés au cours du mois dernier, on craint que l'épidémie ne continue à s'aggraver en l'absence d'interventions fortes", indique l'OMS.
L'organisation juge "urgent d'améliorer l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène". L'un des facteurs contribuant au taux élevé de létalité à Mangochi, Blantyre, Machinga et Lilongwe est la détection tardive des cas car les malades se présentent trop tard dans les établissements de santé, explique l'OMS.
L'organisation considère que le risque de propagation de la maladie est "très élevé" aux niveaux national et régional. Cette épidémie de choléra est la plus meurtrière jamais enregistrée dans ce pays pauvre d'Afrique australe, qui avait connu 968 morts en 2001-2002, selon l'OMS.
Le choléra est contracté par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par une bactérie. Il provoque généralement diarrhées et vomissements et peut être très dangereux pour les jeunes enfants.
Près de trois millions de personnes ont été vaccinées (vaccin oral) jusqu'à présent. Mais une partie de la population malawite refuse les traitements au nom de croyances religieuses, ce qui contribue à la propagation de la maladie.
Le monde fait face à une recrudescence du choléra, après des années de déclin, une maladie favorisée par les effets du changement climatique. Actuellement, 23 pays connaissent des épidémies, et 20 autres pays partageant des frontières terrestres avec les pays touchés sont à risque, selon l'OMS.
Cette situation limite la disponibilité des vaccins, des tests et des traitements. La maladie menace plus d'un milliard de personnes dans le monde, a encore dit mercredi le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L'OMS évalue le risque de choléra au niveau mondial comme étant "très élevé" en raison des flambées en cours dans de nombreuses régions.