Plus de 17.500 personnes ont fui le Burkina depuis le début de l'année

Des femmes déplacées préparent de la nourriture dans le camp de Kaya, à 100 km au nord de Ouagadougou, Burkina Faso, le 8 février 2021.

Plus de 17.500 personnes ont été contraintes de fuir le Burkina Faso depuis le début de l'année, en raison des attaques jihadistes, a annoncé vendredi le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui se dit "alarmé par "l'accélération" de ces déplacements forcés.

"Le nombre total de réfugiés burkinabè a presque doublé en seulement six mois", a précisé le porte-parole du HCR, Babar Baloch, dans une note transmise à l'AFP.

"On compte désormais 38.000 réfugiés et demandeurs d'asile burkinabè à travers la région", a-t-il poursuivi.

La plupart ont fui vers les pays voisins: principalement au Mali, qui accueille 20.000 Burkinabè, dont 6.600 arrivés dans la région de Tombouctou (nord-ouest) depuis le début de l'année et au Niger qui compte 11.400 demandeurs d'asile du Burkina contre 7.400 en janvier.

Lire aussi : Coupée du reste du Faso par les djihadistes, Madjoari se vide de ses habitants

Alors que 430 demandeurs d'asile burkinabè ont trouvé refuge en Côte d'Ivoire en mai, 179 ont été recensés par le HCR dans le nord du Bénin, où "des milliers d'autres" vivraient dans des zones frontalières inaccessibles aux travailleurs humanitaires pour des raisons de sécurité.

Le Burkina Faso compte par ailleurs plus d'1,3 million de "déplacés internes", des personnes contraintes de fuir leur foyer pour d'autres localités dans le pays, soit 6% de la population.

"Le rythme des déplacements forcés au sein du pays ne montre aucun signe de ralentissement", note le HCR.

Le Burkina Faso, pays sahélien pauvre, est confronté depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières de la part notamment du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).

Les forces de sécurité peinent à enrayer ces violences jihadistes qui ont fait plus de 1.500 morts.