Plus de 420 civils tués depuis janvier dans l'ouest du Niger, selon une ONG

Une femme porte du bois sur la tête du camp informel de Yawuri à la périphérie de Maiduguri, capitale de l'État de Borno, le 29 mars 2021.

Plus de 420 civils ont été tués depuis le début de l'année dans l'ouest du Niger dans des attaques menées par des groupes jihadistes, qui ont également contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir, a affirmé mercredi Human rights watch (HRW).

"Des groupes armés islamistes ont tué plus de 420 civils et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes lors d’attaques perpétrées dans l’ouest du Niger depuis janvier 2021", écrit HRW dans un communiqué transmis à l'AFP.

Du 23 juin au 4 juillet, des membres de l'ONG se sont rendus au Niger où ils ont rencontré des témoins d’exactions, des chefs traditionnels, des autorités locales, des membres d’organisations nigériennes des droits humains et des diplomates étrangers.

"Des groupes islamistes armés semblent mener une guerre contre la population civile dans l’ouest du Niger. Ils ont tué, pillé et brûlé, semant dans leur sillage mort et destruction et brisant des vies", selon Corinne Dufka, directrice chargée du Sahel à HRW.

Ces groupes ont également détruit des écoles et des églises et imposé des restrictions s’appuyant sur leur interprétation de l’islam, dénonce l'ONG.

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Neuf attaques documentées par HRW ont été menées entre janvier et juillet dans des villes, villages et hameaux des régions de Tillabéri et Tahoua.

La région de Tillabéri, dans la zone des "trois frontières" entre Niger, Mali et Burkina Faso, et la région de Tahoua proche du Mali, sont régulièrement attaquées par des groupes armés jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda.

"Depuis 2019, cette zone a connu une hausse spectaculaire des attaques contre des cibles militaires et, de plus en plus, contre des civils", relève l'ONG.

Parmi les victimes, on compte des chefs de village, des imams, des handicapés et de nombreux enfants, dont "certains ont été exécutés après avoir été arrachés des bras de leurs parents".

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"Les personnes qui commettent de graves violations des lois de la guerre, y compris des exécutions sommaires et des actes de torture, peuvent être poursuivies pour crimes de guerre", rappelle HRW, estimant que "le gouvernement du Niger a l’obligation d’enquêter et de poursuivre de manière appropriée les crimes de guerre présumés commis sur son territoire".

Selon des bilans officiels, 307 civils ont été massacrés entre janvier et mars 2021: 100 en janvier à Tchoma Bangou et Zaroumadereye, 66 le 15 mars lors d'attaques de véhicules qui rentraient d'un grand marché dans la région de Tillabéri, et 141 tués le 21 mars dans des localités, hameaux et campements de la région de Tahoua.

Dans le sud-est, le Niger doit également faire face aux atrocités des jihadistes nigérians de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap).