En plus du coronavirus qui affecte négativement la vie socio-économique, le Tchad fait face depuis quelques jours à une autre épidémie de Chikungunya, une maladie virale qui se transmet par une piqûre de moustique.
Les premiers cas ont été confirmés à Abéché, dans la province du Ouaddaï et notifiés le 14 août aux autorités politiques de N’Djamena par les responsables du district sanitaire de ladite localité. Mais il a fallu deux semaines pour avoir la réaction officielle du gouvernement.
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Pour le ministre de la santé publique, son département n’a pas voulu faire de déclaration officielle pour la simple raison que conformément au règlement sanitaire international, il fallait que les résultats obtenus par nos laboratoires soient confirmés par un contrôle de qualité effectué par un laboratoire extérieur.
Abdoulaye Sabre Fadoul précise qu’un échantillon de cinq prélèvements envoyé au centre Pasteur du Cameroun confirme qu’il s’agit bel et bien de la maladie de Chikungunya qui sévit dans cette partie du pays.
Dr Oumaima Mahamat Djarma, médecin infectiologue à la Direction de lutte contre les maladies au ministère de la santé publique, explique au micro de VOA Afrique, que cliniquement, elle se présente par une forte fièvre céphale mais surtout des douleurs articulaires intenses qui peuvent être invalidantes dans certains cas. Ces symptômes sont accompagnés généralement par des vomissements et des irruptions cutanées. Elle peut évoluer selon elle, vers une phase chronique, mais elle n’est pas une maladie contagieuse.
Lire aussi : L'ONU tente le pari de stériliser les moustiques pour combattre des maladiesQuelques patients confirment les signes cliniques et s’étonnent de contracter cette maladie.
Des patients sous traitement racontent : "Je ne connais pas ce qu’on appelle la maladie Chikungunya, mais j’étais au boulot et brusquement je sentais mal au niveau de la hanche. Je suis rentré précipitamment pour prendre le produit. Ça s’est calmé un peu mais la nuit, j’avais eu une forte fièvre. C’est ainsi que j’ai appelé un médecin qui était venu me donner des injections. Après ça j’avais les maux tête intenses. Maintenant même mes os me font mal, très mal".
"Cette maladie m’a attaqué aussi et d’ailleurs toute la famille était victime. Je me suis rendu dans un cabinet de soins où on m’avait soigné. Maintenant je vais mieux", renseigne un autre.
Pour protéger la population de la zone touchée par cette épidémie, le ministre de la santé Abdoulaye Sabre Fadoul annonce qu’une équipe médicale a été dépêchée dans l’objectif de renforcer la surveillance épidémiologique et d’appuyer la délégation sanitaire d’Abéché pour faire face à la situation.
Lire aussi : Les scientifiques se concertent à Yaoundé sur la lutte contre les maladies vectoriellesAussi la sensibilisation de la population aux mesures préventives dans la zone d’épidémie a été renforcée, la pulvérisation intra et extra domiciliaire et la simulation à travers la ville de N’Djamena a été renforcée, ainsi que la distribution des moustiquaires imprégnées de longue durée sera lancée incessamment. Abdoulaye Sabre Fadoul informe également que tous les malades qui sont référés dans les structures sanitaires ont été traités gratuitement.
Depuis l’apparition de cette épidémie dans l’est du Tchad, le 14 août, à ce jour plus de 8.000 cas sont notifiés dans le district sanitaire d’Abéché avec zéro décès enregistrés, au moins dans les formations sanitaires.