Plus de 900 talibans libérés dans l'échange de prisonniers avec Kaboul

Libération de 17 prisonniers afghans à Kunduz en Afghanistan le 10 février 2020.

Plus de 900 combattants talibans ont d'ores et déjà été libérés par Kaboul dans le cadre d'un échange de prisonniers figurant dans l'accord signé fin février à Doha par les Etats-Unis et les insurgés, a annoncé jeudi un responsable afghan.

"Jusqu'à présent, 933 détenus talibans ont été libérés des prisons afghanes", a déclaré à l'AFP Javed Faisal, porte-parole du Conseil national de sécurité afghan.

En retour, les talibans ont libéré 132 prisonniers de l'administration de Kaboul, a indiqué à l'AFP le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid.

L'accord américano-taliban du 29 février prévoit un retrait des forces étrangères d'Afghanistan sous 14 mois à condition que les insurgés respectent quelques engagements sécuritaires et entament des négociations "interafghanes" sur le futur du pays.

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Il entérine aussi un vaste échange de prisonniers : 5.000 talibans détenus par Kaboul contre 1.000 membres des forces afghanes aux mains des insurgés.

L'échange, qui devait être achevé d'ici le 10 mars, date initialement prévue pour le démarrage des discussions interafghanes, a toutefois été émaillé d'obstacles.

Kaboul, non signataire de l'accord de Doha, a notamment affirmé que les talibans exigeaient la libération de quinze de leurs "hauts commandants". Les insurgés ont de leur côté accusé les autorités afghanes de traîner inutilement les pieds.

Mi-avril, l'émissaire américain chargé des négociations entre Etats-Unis et talibans, Zalmay Khalilzad, avait qualifié le premier échange de prisonniers d'"étape importante dans le processus de paix et la réduction des violences".

Mais si Washington a réussi à imposer une trêve de neuf jours aux rebelles à l'occasion de la signature de l'accord de Doha, les violences ont repris de plus belle ensuite.

"Entre le 1er et le 31 mars, les talibans se sont abstenus d'attaquer les forces de la coalition. Mais ils ont augmenté les attaques contre les forces afghanes à des niveaux supérieurs aux normes saisonnières", a récemment reconnu la mission de l'Otan en Afghanistan.

Zalmay Khalilzad se rend cette semaine au Qatar, en Inde et au Pakistan afin d'obtenir un nouveau soutien régional pour l'accord de Doha tout en faisant pression sur les talibans pour qu'ils mettent fin à la violence.

Après plus de 18 ans de conflit, le président Donald Trump ne cesse de répéter qu'il veut rapatrier au plus vite l'ensemble des troupes américaines d'Afghanistan.