"Liberté totale pour Ras Bath", "la liberté d'expression et la liberté de presse régressent au Mali", scandaient des manifestants qui ont marché sans incident sur quelques kilomètres au centre de la capitale.
"On veut bâillonner Ras Bath, on veut taire les vérités dans ce pays, c'est la démocratie qui est en danger", a déclaré à la presse Hamidou Diarra, membre d'un comité de soutien à l'animateur-chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath.
Ce dernier, en liberté sous contrôle judiciaire depuis le 18 août, et sous le coup d'une interdiction de faire des chroniques à la radio, est poursuivi pour "atteinte aux moeurs" et "propos qui pourraient déstabiliser l'armée".
L'annonce de son interpellation et de sa comparution devant un tribunal avaient entraîné des manifestations de protestation à Bamako. Un des manifestants avait été tué le 17 août, lors de heurts qui avaient fait une vingtaine de blessés et d'importants dégâts.
Plusieurs journalistes ont participé à la marche pour "insister sur le recul de la liberté d'expression et de presse au Mali"
"Le constat est clair. Depuis un moment, il est de plus en plus difficile d'exercer son métier ici. Au-delà de la marche pour Ras Bath, plusieurs journalistes tiennent à souligner les difficultés liées à la liberté d'expression", a déclaré à l'AFP Dramane Aliou Koné, président de la Maison de la presse de Bamako.
Animateur d'émissions souvent sujet de polémiques, Ras Bath - par ailleurs fils de l'actuel ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières Mohamed Ali Bathily - s'est signalé par des chroniques au vitriol contre le gouvernement, de hauts cadres de l'administration et l'armée.
Avec AFP