"Quinze personnes, dont une femme," ont été tuées dans des attaques coordonnées menées par des hommes à moto contre six villages de la zone de Mada lundi, selon un communiqué du porte-parole de la police locale, Mohammed Shehu.
Onze autres personnes ont trouvé la mort dans une attaque distincte dans le village de Batauna, dans la région de Bukkuyum, selon lui, mais les circonstances restent floues en l'absence de réseaux de télécommunications fonctionnels, et parce que cette zone isolée n'est reliée au monde extérieur que par des routes en très mauvais état.
Les attaques perpétrées dans la zone de Mada étaient "probablement" des représailles à l'assassinat la semaine dernière de sept éleveurs peuls par des chasseurs locaux qui brûlé leurs cadavres avec leur bétail et leur véhicules, a ajouté le porte-parole.
Les habitants contactés par l'AFP ont en revanche démenti ces allégations, affirmant que les dernières violences étaient le fait de kidnappeurs et de voleurs de bétail, de nombreuses bandes criminelles opérant dans la région.
"Les assaillants étaient sans aucun doute des bandits venus voler notre troupeau et enlever les nôtres contre rançon", a déclaré un chef local sous couvert de l'anonymat.
"Toutes les victimes ont été abattues", a-t-il dit. 14 personnes ont été enterrées mardi.
Sahabi, un habitant du village de Ruwan Baure, a affirmé que les hommes armés avaient tout brûlé : "Seuls quelques-uns d'entre nous sont restés pour enterrer les morts, car il ne reste plus rien, tout a été brûlé".
Des renforts de la police et de l'armée ont été déployés dans la région pour "prévenir toute nouvelle attaque contre les villages voisins", a indiqué M. Shehu.
De nombreuses bandes armées de voleurs de bétail terrorisent régulièrement les populations de Zamfara et pratiquent aussi les enlèvements contre rançon de villageois.
Les attaques incessantes ont conduit de nombreux villages à former des milices d'autodéfense, qui ont parfois été accusées d'exécutions sommaires de personnes soupçonnées d'être des bandits.
Ces violences ont aussi suscité des représailles de la part des bandes armées.
En avril 2018, le gouvernement nigérian avait déployé des militaires dans l'Etat de Zamfara pour combattre ces groupes de criminels, tout en interdisant la formation de milice d'autodéfense.
Candidat à sa propre succession le 16 février, le président nigérian Muhammadu Buhari fait face à un bilan sécuritaire très critiqué.