M. Guéant, mis en examen notamment pour "corruption" mais qui n'avait plus été interrogé depuis deux ans, est arrivé vers 9H20 (8H20 GMT) accompagné de son avocat.
Sa convocation, par la juge Aude Buresi, intervient après un interrogatoire fleuve de Nicolas Sarkozy qui s'est conclu début octobre par une nouvelle mise en examen pour "association de malfaiteurs", faisant planer la menace de poursuites similaires contre son ancien bras droit, qui conteste toutes les accusations.
Celles-ci sont notamment portées par l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine. Dans une volte-face retentissante le 11 novembre, ce dernier a retiré ses accusations contre M. Sarkozy, au coeur de l'enquête menée depuis 2013 par des juges d'instruction anticorruption parisiens.
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Dans le magazine Paris Match, l'homme d'affaires a toutefois maintenu avoir remis des fonds à M. Guéant, soit 5 millions d'euros en argent liquide en 2005 au domicile de M. Takieddine, destinés à un contrat de formation de personnels libyens.
M. Guéant a démenti de "façon catégorique" ces déclarations faites depuis Beyrouth par M. Takieddine, qui a pris la fuite juste avant sa condamnation en juin en France à cinq ans de prison ferme dans le cadre d'une autre affaire.
Dans le dossier libyen, l'ex-secrétaire général de l'Elysée a été mis en examen au départ en 2015 pour "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée", pour un virement suspect de 500.000 euros arrivé en mars 2008 sur son compte.
M. Guéant le justifie par la vente de deux tableaux flamands, sans avoir convaincu les enquêteurs qui soupçonnent que l'argent provient de fonds libyens, via des intermédiaires tels qu'Alexandre Djouhri, autre protagoniste du dossier.
Le 11 septembre 2018, les juges avaient aggravé les chefs d'inculpation contre M. Guéant, le soupçonnant d'être impliqué dans un "pacte de corruption" entre le régime libyen et M. Sarkozy.
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Claude Guéant était ressorti de leur bureau avec une liste de nouvelles charges qu'il conteste formellement dont le "recel de détournements de fonds publics" et la "complicité de financement illégal de campagne électorale".
Lors de cet interrogatoire, M. Guéant avait fait valoir son droit au silence, invoquant des recours du camp Sarkozy contre la validité de l'enquête, qui ont été rejetés fin septembre en appel mais pour lesquels ils se sont pourvus en cassation.
Le 23 novembre, M. Guéant a assuré sur la chaîne BFM TV n'avoir "aucune raison" de douter du soutien de Nicolas Sarkozy, qui l'a toutefois désavoué devant les juges sur ses multiples contacts avec l'intermédiaire Ziad Takieddine.