Alors que Kiev a reçu cette semaine la visite de dirigeants britannique, polonais, turc et néerlandais et se prépare à recevoir mardi le président français Emmanuel Macron, "le flot de délégations étrangères en visite en Ukraine empêche la Russie d'envenimer la situation davantage du point de vue de la sécurité", a déclaré Dmytro Kouleba lors d'une conférence de presse.
"Malgré les menaces (...) nos partenaires croient en l'Ukraine et cela veut dire que la stratégie d'intimidation de Moscou ne fonctionne pas. La Russie a perdu cette partie", a-t-il déclaré.
Les visites de dirigeants étrangers "réduisent fortement les défis sécuritaires auxquels nous faisons face et brouillent les cartes du Kremlin", a-t-il jugé.
Moscou a déployé des dizaines de milliers d'hommes depuis des mois aux frontières de l'Ukraine, ce qui pour l'Occident est le signe d'une opération militaire d'envergure. La Russie dément.
Le Kremlin dit en retour que l'Otan menace la sécurité de la Russie et réclame pour faire baisser les tensions la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance et son retrait d'Europe de l'Est. Ce qu'Européens et Américains refusent.
La tension reste vive, Washington ayant assuré jeudi avoir des preuves -- sans les avoir présentées -- que Moscou préparait une vidéo de fausse attaque ukrainienne, prétexte à envahir l'Ukraine.
Dmytro Kouleba a indiqué avoir été informé à l'avance par Washington de la publication de ces informations, qui n'"étonnent pas" Kiev.
"Nous avons vu depuis 2014 de nombreuses actions insidieuses de la Russie, nous avons vu qu'ils ne reculent devant rien lorsqu'ils essaient de monter des faux et d'accuser l'Ukraine", a-t-il affirmé.
"Il est très important que de tels projets (...) soient mis au jour et que nous puissions ainsi les contrer", a jugé le chef de la diplomatie.
Selon le Pentagone, la Russie pourrait ainsi produire "une vidéo de propagande très violente, qui montrerait des cadavres et des acteurs jouant le rôle de personnes en deuil, ainsi que des images de lieux détruits avec des équipements militaires ukrainiens ou occidentaux".
Le Kremlin a lui appelé à "ne pas croire sur parole" les affirmations américaines.