"La situation en Ukraine montre que les Etats-Unis cherchent à faire traîner ce conflit. Et ils agissent de la même manière en cultivant la possibilité d'un conflit en Asie, en Afrique, en Amérique latine", a déclaré M. Poutine dans une adresse à la Conférence internationale sur la sécurité à Moscou.
"L'aventure américaine à l'égard de Taïwan, ce n'est pas simplement un voyage d'une politicienne irresponsable, mais une partie d'une stratégie intentionnelle consciente visant à déstabiliser et rendre chaotique la situation dans la région et dans le monde", a-t-il affirmé.
C'est une "démonstration insolente de leur manque de respect envers la souveraineté des autres pays et leurs obligations internationales", a poursuivi M. Poutine, en fustigeant une "provocation soigneusement préparée".
Les relations entre les Etats-Unis et la Russie, qui mène une offensive en Ukraine depuis le 24 février et a dénoncé à de multiples reprises les livraisons d'armes américaines ces derniers mois au régime ukrainien, connaissent une période de tensions sans précédent.
Depuis fin juillet, plusieurs frappes, dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement, ont visé la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle russe dans le sud de l'Ukraine, faisant craindre une catastrophe nucléaire.
Mardi, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a tenté de rassurer sur les intentions russes dans le domaine du nucléaire.
"Du point de vue militaire, il n'est pas nécessaire de recourir aux armes nucléaires en Ukraine pour réaliser les objectifs fixés" par Moscou, à savoir la démilitarisation et la dénazification de ce pays, a déclaré M. Choïgou lors de la Conférence internationale sur la sécurité à Moscou.
"L'objectif principal des armes nucléaires russes est la dissuasion d'une attaque nucléaire", a-t-il affirmé.
Visée par une série de très lourdes sanctions occidentales en raison du conflit ukrainien, la Russie cherche à renforcer ses relations avec les pays d'Afrique et d'Asie, notamment avec la Chine.
Moscou avait déjà qualifié de "provocation" la visite début août de Mme Pelosi à Taïwan, qui a provoqué l'ire de la Chine, et a estimé que Pékin avait le droit de prendre les "mesures nécessaires pour protéger sa souveraineté".