Poutine : le processus de paix en Syrie sera "difficile" mais il n'y a pas d'autre voie

La ville détruite de Bosra al-Sham, Deraa, Syrie, le 23 février 2016.

La trêve doit entrer en vigueur vendredi à 22 h GMT. Son application devrait toutefois être compliquée au vu des alliances entre rebelles islamistes et non islamistes dans certaines zones.

Vladimir Poutine a estimé vendredi qu'un règlement pacifique du conflit syrien serait "difficile" mais qu'il n'existait pas d'autre solution, quelques heures avant l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre régime et opposition.

Le président russe a également martelé sa résolution à continuer sa "lutte implacable" contre les jihadistes de l'État islamique et du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, exclus du cessez-le-feu.

"Nous comprenons et réalisons parfaitement que ce sera un processus difficile et peut-être même contradictoire, mais il n'existe pas d'autre voie que d'aller vers un règlement pacifique" du conflit, a déclaré M. Poutine devant les responsables des services de renseignement russes, selon des propos retransmis à télévision.

La trêve, dont les modalités ont été déterminées par Moscou et Washington et qui doit entrer en vigueur vendredi à 22H00 GMT, est destinée à "donner une impulsion vers un règlement politique du conflit et pour créer les conditions pour qu'un tel processus débute", a souligné M. Poutine.

M. Poutine a toutefois promis de poursuivre les bombardements contre l'État islamique, le Front al-Nosra et les autres "organisations terroristes" reconnues en tant que telles par l'ONU et exclues de l'accord de cessez-le-feu.

"La lutte implacable contre ces organisations sera, bien entendu, poursuivie. J'ai l'espoir que nos partenaires américains partent également de ce principe", a-t-il lancé.

Le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition et de la rébellion syrienne, a annoncé vendredi que près de 100 factions rebelles avaient accepté de respecter l'accord russo-américain de cessez-le-feu pour deux semaines.

L'application de la trêve devrait toutefois être compliquée au vu des alliances formées entre rebelles islamistes et non islamistes dans certaines zones du pays.

Dans la matinée, le Kremlin avait annoncé la poursuite de ses bombardements sans toutefois confirmer si l'armée russe avait mené des frappes intenses vendredi contre des bastions rebelles, comme l'en accuse l'ONG Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pour sa part indiqué vendredi que Washington et ses alliés devaient s'abstenir de parler "d'une sorte de plan B (pour la Syrie), de préparation d'une opération terrestre et de la création de sortes de zones tampons inutiles" en cas d'échec du cessez-le-feu.

S'exprimant après des pourparlers avec le président de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, M. Lavrov a également critiqué le fait que les groupes de l'opposition syrienne ne se sont engagés à respecter la trêve "que pour deux semaines".

"L'initiative russo-américaine ne prévoit pas de conditions préalables ou de clause" d'un tel genre, a-t-il souligné.

AFP