Le traité du Liptako-Gourma qui institue cette alliance, lie les trois pays par un pacte de défense mutuelle visant à lutter contre le terrorisme et à contrer toute menace de rébellion ou d’agression extérieure. L’alliance est devenue par la suite une confédération. Que retenir de cette première année de l’AES en termes de résultats ?
Sur cette question des résultats après une année d’existence, les avis sont partagés. "En ce qui concerne l’insécurité, ça a été un peu atténué. Ça c’est le premier point. Aujourd’hui on peut franchir les frontières pour aller combattre les terroristes. Deuxième (point), les mécanismes qu’on a mis en place pour conjuguer nos efforts et revoir les textes qu’on a hérité des colons et mettre des choses communes en place pour qu’il y ait un développement à tous les niveaux", estime Elh Salissou, un acteur de la société civile.
Pour Falmata Taya, beaucoup de résultats sont atteints. Mais selon elle, il en reste un, même s’il ne figure pas parmi les objectifs initiaux de l’AES. C’est celui de la création de la monnaie. "C’est ce qui nous reste à envisager. Les experts en matière sont en train de faire les études. Et je pense bien que si cela se concrétise, l’AES va recevoir des pays amis et frères qui se sont égarés dans cette affaire de CEDEAO", affirme-t-elle.
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Cet avis n'est cependant pas partagé par tous. Souley Oumarou, président du Forum pour une situation responsable pense différemment, pour lui c'est un résultat "mitigé, puisque on n’a jamais vu des actions coordonnées par l’AES depuis sa création". Il ajoute ne pas avoir "vu d'avancées significatives sauf à quelques moments des concertations et des conciliabules qui n’ont pas donné de résultats sur le terrain puisque l’objectif c’est la sécurisation des trois états".
Pour l’analyste et commentateur des questions sahéliennes, Alkassoum Abdouramane, les défis restent entiers pour l’AES malgré des avancées. Selon lui, un travail plus soutenu doit être poursuivi pour une opérationnalisation poussée de l’organisation. "Pour les trois pays, il faut que ça soit différent du G5 qui comptait notamment sur le soutien technique et financier des pays extérieurs, notamment occidentaux. Des soutiens qu’elle n’a pas réussi à mobiliser. Je pense que c’est ça qui fait la différence aujourd’hui en termes de prisme. Cette AES, elle se concentre plus sur les forces de ces trois pays qui la compose. Et on voit que ça suscite des intérêts venant d’autres pays ", affirme l'analyste nigérien. Le premier sommet de l'Alliance des États du Sahel a lieu en juillet dernier.
Au cours de ce sommet, un traité établissant la Confédération Alliance des États du Sahel a été signé avec pour but une intégration plus poussée entre les États membres.