Les 991 militaires (3 officiers, 634 sous-officiers et 354 militaires du rang) "pouvaient rester. Ils ont choisi de prendre leur destin en main (...). Le départ n'est pas une sanction", a déclaré le ministre de la Défense Hamed Bakayako, rappelant que la "pyramide des âges et la chaine de commandement" de l'armée ivoirienne n'étaient pas celle d'une armée moderne.
De source militaire, l'armée ivoirienne comptait avant ce premier départ, 23.000 hommes (dont 13.000 issus de la rébellion qui a tenu le nord du pays entre 2002 et 2011), dont pas moins de 15.000 sous-officiers.
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Les autorités ont promu massivement des militaires du rang en intégrant des anciens rebelles, et lors des mutineries de 2014. Les experts estiment qu'une armée doit avoir 20-30% de sous-officiers et 65-70% de militaires du rang.
"Si les sous-officiers sont plus nombreux que les militaires du rang on ne sait pas qui va commander qui (...). La chaine de commandement est parasitée(...). Quand on s'occupe mal des militaires, tôt ou tard il y a des problèmes", a martelé le ministre.
En janvier et mai 2017, des mutineries pour des primes ont ébranlé le pays, alors que de nombreux militaires se plaignent de leurs conditions de vie.
Les autorités ont lancé une ambitieuse loi de programmation militaire en 2016, qui prévoit la modernisation de l'institution, avec une plus grande professionnalisation, mais aussi et surtout une réduction des effectifs.
Le pays veut à la fois normaliser la chaîne de commandement qui pose souvent problème depuis la fusion des camps ex-loyalistes et ex-rebelles, pouvoir fournir des troupes aux forces onusiennes (et ainsi bénéficier d'aides internationales), et former des troupes d'élite capables d'intervenir face à des groupes jihadistes dans un pays exposé (frontières avec le Mali et le Burkina, attentat de Grand-Bassam --19 morts en 2016).
Cette loi de programmation a pris beaucoup de retard en raison des mutineries et des problèmes budgétaires ivoiriens, indique-t-on de source militaire.
"Nous allons réussir à transformer l'armée. D'ici à 2020, nos devons être capables d'avoir une bonne pyramide", a promis le ministre soulignant que la population devait "penser +Je n'ai plus peur de l'armée. Les militaires nous rassurent et nous protègent+"
Agé de 50 ans dont 30 passées dans l'armée, l'adjudant Bamba Moussa, qui touchera une retraite presque complète, n'a pas laissé passer l'occasion. "Il faut laisser la place aux jeunes. Je vais retourner aux champs cultiver l'anacarde (noix de cajou). Le pécule va me permettre de me lancer".
Les militaire plus jeunes refusent de dévoiler leurs noms. "Je suis heureux de partir. Je suis fatigué du service. Avec l'argent, je vais acheter une maison pour caser ma famille et essayer de trouver du travail dans privé", dit le sergent B. âgé de 32 ans, dont une dizaine dans l'armée.
"15 batons ça se refuse pas! Avec ca, je vais m'acheter un taxi ou des commerces et faire du business. J'en avais marre d'avoir des chefs", explique son voisin.
Avec AFP